Inch-Time

Un an et demi après son convaincant album, Inch-Time revient, toujours sur Static Caravan, avec un EP présenté sous le format, assez classique de nos jours, du CD-R 3". Délaissant l’electronica mélodique qu’il prisait jusqu’à présent, l’Australien nous propose, cette fois-ci, un solo de piano décomposé en deux morceaux d’environ neuf minutes chacun.

Plutôt dubitatifs au moment d’entrer dans ce disque (le genre nous emballant assez rarement, il faut bien l’avouer), nous sommes plutôt rassurés de constater que le piano n’est en réalité pas le seul instrument à opérer ici. De fait, quelques percussions (gong, rivière, bâton de pluie) interviennent, conférant une dimension plus onirique et plus charnelle à une musique qui pâtit trop fréquemment d’une cérébralité et d’une distance démesurément marquée. Dans le même temps, le piano se fait relativement discret, allant même jusqu’à disparaître pendant plusieurs minutes avant de revenir en arrière-plan puis, progressivement, sur le devant de la scène, accompagné de quelques éléments électroniques semblables au chant des cigales.

Respectant totalement son intitulé ainsi que l’illustration livrée en poster avec le disque, cet EP parvient donc à marier avec réussite introspection et divagation, invitation à la rêverie et propension au repli sur soi. Stefan Panczak démontre ainsi qu’il est tout à fait à même d’évoluer dans un univers différent de l’electronica mélodique, ce qu’on avait pu, au reste, souligner à l’écoute des derniers morceaux de son album.

François Bousquet
le 10/02/2008