Hypo - V/Vm - Evol Dopa Skandium

Quelques semaines après la sortie de son deuxième et superbe album, Hypo se produit sur la scène du Batofar, coincé entre deux monstres punk-noise-pop avec Evol Dopa Skandium puis V/Vm en fin de soirée.

Evol Dopa et Skandium sont deux entités différentes, le premier étant en fait Jean-Baptiste Hanak, moitié de dDamage. On retrouve donc l’esprit punk de ces derniers dans la construction et les composantes de ce concert. Bribes de mélodies sorties de tubes des années 80, de fanfares, de musiques de jeux vidéo et autres ritournelles de variétés, on pensera à des génériques de vieilles émission télé, un passage grunge, le tout étant malmené, passé à la distorsion, recouvert par les cris de Evol Dopa qui se lance régulièrement dans une chorégraphie hilarante.
C’est souvent très amusant, et parfois étrangement très mélancolique, délirant et bon esprit, violent au second degré, bref génial. Ils finiront main dans la main (cf photo ci-contre), sur une ballade façon guitar heroes.
On terminera alors ce concert mort de rire et la larme à l’oeil !!

On enchaîne avec Hypo, accompagné pour l’occasion de Sawako, jeune artiste japonaise qui participe également à son album, Karaoke a Cappella.
On pourrait dire le concert commençait par un tube, ce ne serait pas faux, mais un peu réducteur parce que les tubes, ils vont les aligner pendant 40 minutes. C’est Ddash Babass qui inaugurera la liste de façon énergique, suivi de près par Rudduddu dans une version où la voix passe à la distorsion. Visuellement moins impressionnant que les fous furieux qui assuraient la première partie, ce concert avait l’avantage de présenter une version live de son dernier album, sans pour autant se contenter de jouer le disque. Tous les titres avaient un petit quelque chose en plus, des basses bien présentes donnant une énergie nouvelle, des versions plus dansantes, un beau mélange entre efficacité rythmique et sensibilité mélodique, quelques morceaux que l’on ne connaissait pas, d’autres un peu plus anciens.
Au final ce fut un bien beau concert, plus carré que sa récente prestation à l’espace Beaurepaire, mais pour notre plus grand plaisir.

On terminera avec V/Vm, soit un cochon et un poulet venus de Manchester, connus pour reprendre des standards des années 80. Musicalement pas grand chose a dire, tout est enregistré, y compris les voix sur une partie des morceaux. Du coup ils en profitent pour offrir un véritable spectacle, en dansant, lançant des roses dans la salle pendant tout le concert, gambadant sur scène comme dans un pré, se roulant par terre, etc...
Si cela fonctionne, c’est juste parce que l’on a plaisir à retrouver des morceaux qui nous ont accompagné il y a 15-20 ans, même s’ils sont ici passés au ralenti et/ou distordus. Quelques moments forts toutefois avec We Are the World par USA for Africa, et The Sun Always Shine On TV par A-Ha.

Fabrice ALLARD
le 23/07/2002