(Hwem / Internet)
00/07/2007
Electronique

D’origine hongroise, ce jeune homme (23 ans !) pratique la musique depuis déjà près de 10 ans, achetant son premier sampler à l’age de 14 ans. Aujourd’hui, il vit en Suède et a complètement changé de registre. Si adolescent il voulait faire du hip-hop, c’est aujourd’hui du côté des drones et field recordings qu’il travaille sous divers pseudo et formations (Audiokontroll2, Sekvens) ou comme ici sous son propre nom sur des labels généralement liés aux activistes Militant Fields tels que Zeromoon ou ici Hwem.
Ces enregistrements forment son deuxième EP en tant que Martin Herterich, disponible au format CD-R ou gratuitement en ligne sur le site du label. Il poursuit ici son travail d’expérimentations autour du piano. Les field recordings servent de squelette et posent logiquement des ambiances aquatiques, moites, humides sur les deux parties de The Harbour In Rain. La régularité d’un grincement, une multitude d’oiseaux, un chien qui aboie, les clapotis dans l’eau, et quelques notes de piano pour fêter le lever du jour, notes étincelantes comme les reflets du soleil sur les vagues, lente mélodie aux douces variations, et subtil traitement du son pour prolonger une note, créer un flux continu.
On s’attardera un peu plus sur le dernier titre qui a lui seul représente presque la moitié de cet EP. Les field recordings y sont un peu plus discret et le traitement sonore prend le dessus avec des notes de piano qui semblent jouées à l’envers, et de rapides effets de syncope certes, relativement classiques. Mais c’est l’organisation du morceau qui se met doucement en place au fil de ses 11 minutes qui surprend, partant d’une relative abstraction pour arriver à une construction quasi mathématique, comme si une prise de conscience se faisait doucement. Onze minutes pour se réveiller en douceur avec ce Asleep/Awake.
Peut-être pas d’une originalité renversante, mais des ambiances intéressantes, un petit quelque chose d’inaccessible, une impression de manque peut-être parce que Martin Herterich ne dit pas tout. A l’auditeur de faire le deuxième pas et de s’approprier ces pièces musicales.
le 07/03/2008