05/03/2008
Java,
Paris
Cocteau Twins / Dave Olliffe / Festival Fugues 2008 / Fugues / Heligoland / Java / Robin Guthrie / Violet Indiana
Nouveau festival Fugues, avec des affiches toujours alléchantes permettant de mêler découvertes et quelques valeurs sûres allant du rock à l’ambient en passant par le post-rock, en restant généralement dans des ambiances sombres et vaporeuses. Ce soir comme certainement beaucoup d’autres, c’est pour Robin Guthrie, ancien guitariste des Cocteau Twins que l’on fait le déplacement, sachant que l’on découvrira les australiens de Heligoland. Une affiche d’autant plus cohérente que Robin Guthrie a produit le dernier album des Australiens.
C’est logiquement Heligoland qui ouvre la soirée, en formation complète soit guitare, basse, batterie assurée par France Cartigny et la chanteuse Karen Vogt également à la guitare acoustique. Difficile de dire si les choses ont un peu de mal à se mettre en place ou si le groupe débute par ses morceaux les plus faibles, mais on restera bien en dehors des premiers titres. Une pop au son très clair, une voix parfois trop haut perchée, mais pouvant aussi descendre très loin dans les basses pour des ambiances un peu plus graves. Le tout est joué de manière plutôt appliquée, c’est propre, mais on regrettera de ne voir là que très peu d’inventivité. Et puis au fil du concert, quelques titres retiendront notre attention, quand les instruments se feront plus précis, plus pointillistes, la basse plus marqué, quand les mélodies reviendront en boucle, prenant même le dessus sur le chant.
Un concert tout à fait honnête mais une formation qui ne retiendra pas notre attention. Les amateurs de pop vaguement éthérée devraient y trouver leur compte, quelque part entre Low et Tarnation quand la voix descend dans les graves.
C’est bien évidemment avec les Cocteau Twins que Robin Guthrie s’est fait un nom, en temps que responsable de ce son de guitare, à la fois lumineux et vaporeux, noyé dans la masse. On l’avait ensuite croisé au sein de Violet Indiana, et c’est aujourd’hui pour la première fois en solo qu’on le voyait en concert. Il faudra être un peu patient, le temps que les éléments techniques soient en place, écran pour projections et laptop compris. Peu de surprises ensuite, mais on n’était pas là pour être surpris par Robin Guthrie. Juste voir ce que pouvait donner un concert solo, avec ce qui pourrait être décrit, pour résumer, comme une version instrumentale des Cocteau. Strates de guitares réverbérées à l’infini, produisant une musique ambient éclatante, avec un son qui nous paraîtra finalement bien plus électronique qu’on ne s’y attendait. Des nappes probablement sorties directement du laptop semblent se mêler aux guitares, parfois une rythmique apparaît et nous semble superflue, et chaque titre se termine presque cut up ce qui, au vu du style musical, peut surprendre.
On est très content d’être là, on savoure chaque seconde de ce concert qui termine une très bonne première soirée pour le festival Fugues.
le 09/03/2008