08/03/2008
Ric’s Boat,
Bruxelles
S’il fallait résumer l’année 2007 électronique, c’est la consécration relativement omniprésente de la techno minimale qui viendrait à l’esprit. A d’anciens millésimes plus tournés vers la délicatesse electronica, 2007 - et l’année précédente - opposent un retour roboratif des rythmes dansants alliés aux mélodies flamboyantes signant le véritable mariage entre pop et électronique enivrante. On ne compte plus les excellents albums et les fascinantes personnalités qui émergent, mois après mois, au sein de ce courant. Il est régulièrement possible de les entendre exercer leurs talents en live mais malheureusement, qu’il s’agisse de Dusty Kid en novembre et surtout de Guy Gerber, Gabriel Ananda et Dominik Eulberg en janvier, ce fut sans nous.
Parmi ces personnalités, on compte l’Allemand (tiens donc) Markus Lange, discographiquement actif depuis 2004 avec une dizaine de 12" au sein de micro-structures mais musicalement productif depuis la fin des années 1990. A l’occasion des 5 ans de Theclubbing.com, forum de clubbers et organisateur de soirées bruxellois, il était invité, aux cotés notamment de l’Anglais Justin Berkovi et du Belge Tom Hades, à officier sur la péniche Ric’s Boat. On fit le déplacement, avide d’entendre ce que donneraient en live des tubes de techno-pop minimale comme Perihelion (dont le remix par Julian Jeweil est imparablement jouissif), Acid kids, Shooting tigers, Big trouble in little China, French July ou High attitude. Les amples envolées robotiques calibrées sur une rythmique millimétrée et dotées de délicieux accents pop presque trance dont témoignent ces pièces laissaient augurer du meilleur.
Nous dûmes malheureusement déchanter. Le blond Markus s’en donna à coeur joie derrière son laptop pour un set d’1h30 divisé en une première partie live suivi d’un dj set mais ne parvint pas, ou ne souhaita pas, se laisser aller à développer les motifs soignés et évolutifs dont il truffe ses productions. Il préféra proposer un set certes agréable à l’oreille mais trop haché, trop ludique, en jouant incessamment sur les sons plutôt qu’en les laissant se déployer. Nous l’avons déjà écrit, le sel de la musique électronique consiste pour nous en ce long voyage qu’il permet et qui ne s’accomode pas de ruptures continuelles des rythmes ou des gimmicks mélodiques. Nous sommes donc restés sur notre faim, d’autant plus lorsque Markus délaissa son logiciel pour se concentrer sur un dj set très peu intéressant et, pour le coup, pas minimal pour un sou puisqu’il fit apparaître Blur, Chemical Brothers et même Michael Jackson... Plaisant peut-être pour les danseurs purs, pas pour les oreilles avides d’une quête plus audacieuse.
On se console en réécoutant des morceaux qui, dans leur intégrité, sont plus qu’à conseiller et en attendant la prochaine occasion de se repaître en live de la vraie dimension d’une musique qui, pas plus que les autres, ne peut être synonyme de grand fouillis approximatif.
le 09/03/2008