06/03/2008
Monte en l’Air,
Paris
Barents Sea Harbour / Coriolis Force / Dave Olliffe / Festival Fugues 2008 / Fugues / Inlandsis / Monte en l’Air
Pour cette deuxième date du Festival Fugues, rendez-vous était pris dans la petite salle attenante à la librairie Le Monte en l’Air, à Ménilmontant. Avant la prestation de Coriolis Force, projet solo d’un membre d’Object, un mystérieux duo était programmé : Barents Sea Harbour.
Présenté comme une rencontre franco-finlandaise sans aucune indication quant à leur style musical, dénué de tout site internet dédié (une gageure à l’heure des MySpace et Facebook triomphants), le duo s’installa vers 20h30 et nous dévoila son identité. Il s’agit en réalité d’une collaboration entre Dave Olliffe (guitariste d’Heligoland et dont on a déjà pu évoquer le travail solo) et Jean-Sébastien d’Anchald (membre principal d’Inlandsis). Attirés dans un premier temps par le mystère nimbant au-dessus de ce duo, nous l’étions à présent par la perspective de la rencontre de deux musiciens dont on apprécie grandement les productions respectives. Pendant que l’Australien proposait nappes de guitare remplies de delay, le Français, assis derrière son laptop, incorporait quelques crépitations, bruits d’eau et autres apports synthétiques. Passant au chant une fois le morceau bien installé, Dave Olliffe y prononça quelques paroles, elles aussi dotées d’une forte réverbération, qui s’adaptèrent joliment à la musique déjà en place. Développant un univers à la fois dense et cristallin mais toujours profondément mélancolique, les deux compères connurent cependant quelques problèmes de calage pour leur deuxième morceau au cours duquel Dave Olliffe dut accélérer son jeu afin de rattraper le tempo de la rythmique envoyée par Jean-Sébastien d’Anchald. Inévitables (il s’agissait là de leur premier concert), ces petites imperfections ne gâchèrent nullement un set durant lequel on eut également le droit à des samples vocaux ou à des passages un peu plus enlevés par la grâce de pulsations plus soutenues. Une affaire à suivre, de toute évidence.
Après une petite pause, histoire de ranger la petite dizaine de pédales de l’Australien, Coriolis Force s’assit, entouré lui aussi de pédales et machines, une guitare acoustique sur les genoux. Empilant les strates musicales (boucles de guitare, rythmiques, samples de piano), Stéphane Pigneul y ajouta son timbre profond et sombre, pour un résultat oscillant entre new-wave (dans les instrumentations et les consonances) et velléités plus « post-rock » (dans la construction et l’approche générale). Peut-être un peu trop homogène en définitive (mettons tout de même de côté les deux derniers morceaux, quasi uniquement composés à la guitare acoustique), sa prestation nous parut un rien trop longue bien qu’on en apprécia sans peine quelques passages.
le 09/03/2008