(Nowaki)
00/07/2007
Electronique
Ambient / Expérimental / Field Recordings / Nowaki / Ultralibéral / Won
Ultralibéral est un duo composé de Marc Jolibois (déjà auteur sous son propre nom d’un CD de la série ’Otra Vez’ chez Nowaki, série consacrée à l’improvisation) et de Sébastien Llinares, plus connu sous le nom de Won, responsable notamment du label Nowaki. Très productif, le duo sortait déjà son troisième album il y a deux mois, réalisé dans le cadre de l’édition 2007 du festival belge City Sonics.
Nous revenons ici sur ce qui est le deuxième album d’Ultralibéral dont on retrouve aisément le travail des deux membres. D’une part des ambiances créées par des field recordings, quelques traitements électroniques et édition numérique, le tout sous la responsabilité de Marc Jolibois. D’autre part, des mélodies de guitare acoustique composées par Won. La fusion opère tant dans la mise en parallèle de ces composants que par le traitement même des mélodies de guitare de Sébastien. Il en résulte un album sous forme de voyage (enregistrements que l’on devinera avoir été effectués en terre étrangère avec les sons de rue sur Soigne ta gauche, flux et reflux de la mer sur Postlude (Gaza par exemple), ambiance de plage avec mouettes, cris d’enfants, et orage sur Le jour du dépassement), voyage dans le temps aussi (orgue de Barbarie et opérette de Revitalifter) et de tranches de vie : un enfant qui parle de ses poissons morts sur Tous démiurges, discussion entre potes (Amical-autonome (alive)), rassemblement familial (Prélude ("in end is my beginning")), autant d’éléments contribuant à l’intimité que dégage cet album.
On insistera ici sur quelques titres qui se démarquent à notre sens par une technique un peu différente, une composition plus singulière. En effet si la plupart des titres proposent une superposition en apparence simple d’enregistrements ambiants et de mélodies de guitare, la fusion opère parfois de manière plus heureuse. "... we need the eyes too..." dont les mélodies de guitare flirtent avec le jazz bénéficie d’un spoken word sur toute sa longueur et de petits inserts micro électroniques suraigus lui apportant un style très particulier. Berceuse (l’âge d’or, encore) voit ses guitares se liquéfier au fil de son déroulement, un peu comme Nos souffles dans la couleur du givre et son importante réverbération qui apporte douceur, tandis que bruits de feuillages et coups portés sur le corps de la six cordes contribuent à un certain mystère. On reconnaîtra enfin aux deux artistes un certain talent pour reconstituer des ambiances cinématographiques (Revitalifter) et composer des mélodies étincelantes (Tous démiurges).
L’âge d’or, encore, c’est forcément une autre façon d’écouter de la musique. Un album riche, sans cesse surprenant, qui invite aux voyage.
le 10/05/2008