Présences Electronique 2008 : François Bayle / Pierre Jodlowski / Colleen / Matmos

 date du concert

29/03/2008

 salle

Maison de la Radio et de la Musique,
Paris

 tags

Colleen / Festival Présences Électronique 2008 / INA / GRM / Maison de la Radio et de la Musique / Matmos

 liens

Matmos
Colleen
INA / GRM

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La pièce acousmatique du soir, c’est "Toupie dans le Ciel", de François Bayle. Elle confirme notre difficile relation de cette année avec les compositeurs du GRM (on retournera écouter Ferrari et Parmégiani ...). Il y a des sons spatialisés, on est sans cesse surpris de la direction d’où viennent ces sons, il s’agit souvent de sons concrets qui sont modifiés jusqu’à faire douter de leur origine (comme Matmos). Pourtant la sauce ne prend pas, tout nous paraît bien long.

Pierre Jodlowski est en revanche une belle découverte (enfin pour nous, il ne nous a pas attendu pour faire parler de lui). Il oeuvre pourtant dans un genre qui aurait dû nous faire fuir, car il mêle performance (un peu) théâtrale et musique. Tout le morceau parle de violence (celle qu’on s’inflige soi-même) et tend vers une issue qu’on imagine fatale. La voix est samplée, hachée, et des phrases macabres reviennent sans cesse. Les sons sont traités avec une approche très GRM, c’est à dire qu’on a l’impression de les entendre tournoyer dans l’espace. Mais surtout, ce qui fait la symbiose de tous ces éléments, c’est qu’ils sont combinés avec humour (ultime parade qui permet de supporter la violence).

On avait déjà vu Colleen jouer de la viole de gambe et se sampler en direct il y a quelques mois. Elle reprend aujourd’hui le même dispositif, et l’élargit à d’autres instruments. À la viole d’abord, elle joue, s’enregistre, se lève pour aller lancer l’enregistrement, revient jouer, se relève, et patati, patata (visiblement, personne n’avait trop réfléchi à placer les instruments de manière à pouvoir jouer aisément). Elle adapte ensuite le dispositif à de grands gongs : elle tape dessus, sample et rejoue. Et là on perçoit un gros problème : cette description suffit amplement pour savoir ce qu’est ce morceau, assister à la performance n’apporte rien de plus. La musique comme un algorithme, pourquoi pas. Mais la rencontre entre les cordes et les percussions dont parlait le programme, on n’aurait pas pu l’avoir dans un mix final qui aurait été un morceau abouti ? La juxtaposition c’est un peu léger comme technique de composition. Cependant Colleen a quand même réussi à réaliser (par procuration) un de nos rêves de gosse : se faire prêter les plus gros instruments d’un orchestre symphonique (ceux qu’on relègue au dernier rang pour ne pas gêner leurs camarades) et pouvoir taper dessus.

Dire que le jour même on s’est demandé si cela valait la peine de se déplacer pour voir un n-ième concert de Matmos. Et la réponse est oui. Même si on n’en attendait rien (ou peut-être justement pour cette raison), le concert des deux californiens nous a encore une fois bluffés. Ils commencent par une longue pièce en hommage à Pierre Schaeffer. Martin Schmidt enregistre de micro-sons concrets. Il utilise entre autres une cymbale frottée devant un micro et une souris mécanique violette. Drew Daniel assure la rythmique. La vidéo semble suivre les manipulations de Schmidt, et puis finalement non, comme si un vidéo-jockey s’amusait à brouiller les pistes. Après cette création ils reviendront à des territoires plus connus (avec accompagnement vidéo de gros plans de mains sur un piano, images qu’ils utilisaient déjà en 2004), et toujours on se perd à essayer de retrouver l’origine des sons.

Bertrand Le Saux, Soizig Le Calvez
le 14/05/2008

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