Absent Without Leave

Poursuivant son casting impeccable, Distant Noise convie cette fois-ci, pour sa Series One, Absent Without Leave. Suivi dans ces pages depuis près de deux ans, le très prolifique artiste grec (il s’agit là de sa septième sortie depuis 2006, en comptant les splits albums et singles) nous livre une nouvelle partition de post-rock alangui.

Ainsi, pendant que sa guitare trace des mélodies à la fois caressantes et légèrement aériennes, George Mastrokostas installe quelques nappes de synthé ou trémoli de six-cordes, propres à soutenir les lignes chromatiques, et un petit Glockenspiel proposant un dialogue avec l’instrument principal. Par endroits, un instrument à cordes prend le pas sur la guitare et entraîne alors le tout vers quelque chose d’encore plus mélancolique (The Same Mistake). Rien de très nouveau, donc, pour un genre maintes fois rebattu, mais le témoignage d’un sincère attachement à ce style musical de la part d’un artiste qui parvient cependant à ne rien lâcher et à offrir arrangements impeccables et mélodies soignées.

Cherchant peut-être un peu trop l’émotion, le Grec verse parfois dans un quasi-sentimentalisme sous-tendu par l’usage de mélodies de guitare de deux mesures, mises en boucle et appuyées par un lent crescendo des plages d’arrière-plan (25 Years, The First Rain). Malgré cette concession à ce qu’il faut bien analyser comme une facilité, Absent Without Leave continue de tracer son sillon, sûr de son fait et maîtrisant son art.

François Bousquet
le 20/05/2008