(Conspiracy Records / Differ-ant)
18/09/2007
Rock

Bathyscaphe / Conspiracy Records / Maninkari / Post-Rock / Scanner
Maninkari est un duo parisien dont on entend parler pour la première fois. Apparemment, c’est normal, cet EP est aussi leur première sortie sous ce nom. Par contre les deux artistes qui œuvrent derrière ce pseudo sont Olivier et Frédéric Charlot, les mêmes que l’on avait perdu de vu depuis la sortie de leur deuxième album en tant que... Bathyscaphe. Surprise de taille quand, comme nous, on écoute le disque sans rien savoir de cette formation et que l’on découvre a posteriori de qui il s’agit réellement.
Cette première sortie est donc un EP, au format CD, composé de quatre titres pour une quarantaine de minutes. On trouve deux morceaux de Maninkari qui nous donne une première idée de la direction prise par les deux artistes, et deux remixes. Le premier titre, Psychoide, se fait hésitant, ses tentatives rythmiques fleurent bon l’improvisation et apportent un petit côté jazzy jusqu’à ce que les cordes ne fassent leur apparition, ultra répétitives, faisant fortement penser à Philip Glass. Le tempo est soutenu, les percussions ultra denses se déroulent comme si elle dégringolaient de manière inéluctable. Le final est lui aussi étonnant, très free, arythmique avec micro-grincements des violons, percussions orchestrales et quelques samples. La deuxième pièce dure un bon quart d’heure et arbore des teintes orientales grâce à l’utilisation de santoor, très vieil instrument à cordes frappées. Le jeu est régulier, servant de fil conducteur et laissant de la place à divers bruitages, alto plaintif plus ou moins improvisé, drone électronique flottant, jusqu’à l’arrivée d’une rythmique un peu tribale se mariant à merveille au pizzicato des cordes. Mélange de post-rock, drone, parfumé d’une sauce psyché pour un résultat pour le moins hypnotique.
Au niveau des remixes, force est de constater que l’on est plutôt gâté ! C’est Scanner qui se colle au premier, insistant logiquement sur les éléments de musique classique. La boucle de corde façon Philip Glass est l’élément principal autour duquel Robin Rimbaud ajoute cordes, cuivres et percussions puissantes pour un post-rock que l’on croirait, et que l’on aimerait voir jouer par un orchestre symphonique. Pour sa reprise de Participation Mystic, Justin Broadrick insiste quant à lui sur la dimension psyché. Disparition du santoor, ajout de nappes d’orgues au parfum rétro, basse marquée, et guitares saturée sur la fin. Le résultat est également convaincant, suffisamment différent de l’original pour apporter un plaisir renouvelé avec cette seconde version.
Vous l’aurez compris, Maninkari est une excellente surprise et on vous parlera prochainement de l’album afin de voir si cette première impression se confirme. En attendant les amateurs de post-rock à la fois soyeux, tendu et mélodique peuvent acquérir cet EP les yeux fermés.
le 20/05/2008