(Moteer Records / Import)
28/04/2008
Electronique

Poursuivant son exploration du paysage mondial de l’electronica délicate et après l’Australie, le Japon, l’Allemagne ou la Grande-Bretagne, Moteer s’intéresse maintenant à deux formations venues des Etats-Unis : Brael et Tokyo Bloodworm. Alors que le slash séparant les noms des deux groupes sur la pochette laissait augurer un split album, Living Language se présente en réalité comme une collaboration entre le duo du Connecticut et le trio du Michigan.
Puisqu’on est sur Moteer, c’est bien une musique majoritairement instrumentale qui est proposée, faite de circonvolutions gracieuses, d’ambiances plutôt cotonneuses et parcourues de bribes mélodiques frêles et sensibles (à l’image du vibraphone de Jared Saltiel, invité sur Saturn Shine, morceau d’ouverture de l’album). Peu familiers des travaux des deux groupes, nous ne saurions donc identifier leurs apports respectifs et devons alors nous borner à saluer la qualité de cette rencontre (qui, au reste, ne semble s’être déroulée que par voie numérique, sans interférence physique), mariant guitare acoustique et éléments plus expérimentaux (Golden Mean Rectangle, Magic Wand).
Ne se contentant pas d’une approche doucereuse, les deux formations parviennent à faire naître des lignes mélodiques très attachantes d’une succession de rythmiques (Morning Of The World) ou à triturer avec succès la piste vocale (Seed). Pour accompagner cette belle réussite qu’est Living Language, Moteer offre, pour les 150 premiers acheteurs, un CD-R 3" de remixes sur lequel The Remote Viewer s’en prend aux compositions de Brael et Tokyo Bloodworm. Malgré l’absence d’indications empêchant de déterminer quel était le morceau original, c’est toujours un plaisir de retrouver Andrew Johnson et Craig Tattersall, à l’aise aussi bien dans leurs travaux personnels (à cet égard, on ne voit rien venir depuis trois ans) qu’en tant que remixeurs, comme ici.
le 25/05/2008