22/05/2008
Instants Chavirés,
Montreuil
Hervé Boghossian / Instants Chavirés / On / Pierre-Yves Macé / Quentin Dubost / Sylvain Chauveau
Après une première édition en décembre dernier dédiée aux expériences folk, c’est à l’électronique qu’est consacrée cette deuxième soirée Scope, organisée par Hervé Boghossian aux Instants Chavirés.
C’est Quentin Dubost qui débute la soirée. Un nom régulièrement croisé sur le programme des Instants Chavirés pour des affiches orientées musiques improvisées. Il prend place au milieu d’une scène envahie par le dispositif scénique de On, assis sur une chaise avec sa guitare posée sur les genoux. C’est tout d’abord avec des fourchettes en plastique qu’il joue, créant grincements et sifflements aigus qu’il tente de dompter. Il utilisera ensuite divers objets afin d’attaquer les cordes de son instrument de manières variées, mais c’est par l’utilisation intensive des interrupteurs et potentiomètres de sa guitare qu’il nous étonnera le plus, créant des sons que l’on n’attendait pas dans ce genre de set, tel que nappes et grésillements électroniques. De façon un peu plus classique c’est avec un archet qu’il jouera ensuite, quelques part entre drone et grincements. Petit bémol enfin sur ce set d’une trentaine de minutes que l’on percevra plus comme une succession de vignettes démonstratives de diverses techniques que comme une véritable pièce musicale.
Après une petite pause, Hervé Boghossian prend le relais, placé au centre de la salle, avec un laptop et deux micros que l’on pensait utiles à la captation en direct de sons ensuite intégrés à sa musique. Salle plongée dans l’obscurité, il débute son set par un chouette mélange fait de sifflement strident et drone grave, auxquels se joindront bientôt crépitements et nappes frétillantes. Ce début de concert est plutôt une excellente surprise alors que l’on s’attendtait ici à une musique plus expérimentale, plus minimale. Si l’on retrouve ces notes limpides tenue sur la longueur, l’ajout d’éléments grésillants, de nouvelles sonorités, apportait une certaine richesse et rendait cette musique plus facile d’accès nous donnant presque envie d’utiliser tout simplement le terme d’ambient. De fait ce set d’environ 25 minutes fut assez riche, avec bien sûr ses passages minimalistes, ses imitations de larsens stridents, mais aussi ses basses vibrantes et textures minérales qui semblaient donner le tempo.
Très vite On prend place, aujourd’hui sous forme d’un trio formé par Sylvain Chauveau (guitare préparée), Pierre-Yves Macé (piano et laptop), et Stéphane Garin (percussions). Il s’agit donc de l’un des nombreux projets auquel participe Sylvain Chauveau, avec ici un croisement entre électronique, acoustique et improvisation. Ce sont de délicates syncopes électroniques grésillantes qui ouvrent ce concert, sur lesquelles Stéphane Garin vient poser une mélodie de glockenspiel, elle-même reprise par Pierre-Yves Macé au piano puis croisée entre piano et glockenspiel. Cette ouverture trouvera son équivalent symétrique en fin de set, ces deux passages représentant la partie la plus mélodique ou en tout cas la plus écrite de On. Entre les deux, on aura l’impression d’écouter une longue improvisation menée par Stéphane Garin et ses nombreux bols, timbales, cymbales aux tonalités variées. Pierre-Yves Macé apporte notes éparses de piano, façon musique contemporaine, ou vient en frapper directement les cordes à l’aide de balais de batterie. On regrettera un apport que l’on percevra comme minime de la part de Sylvain Chauveau, plaçant ici ou là ses désormais habituelles nappes de guitare et quelques sonorités issues d’une platine CD.
le 25/05/2008