Paavoharju

Formation phare de Fonal (aux côtés, par exemple, de Kemialisset Ystävät ou Kiilaà), Paavoharju est principalement l’œuvre d’Olli et Lauri Ainala. Pour ce second album, ils se sont entourés de nombreux autres musiciens finlandais pour nous offrir un folk sophistiqué, aux apports synthétiques non négligeables.

Ainsi, dans Kevätrumpu, Tuoksu Tarttuu Meihin ou Uskallan, les voix (tantôt féminines – notamment Kristin Evensen Giæver croisée sur l’album de Svarte Greiner -, tantôt masculine) émergent de temps à autre d’un ensemble très instrumenté dans lequel mélodies légèrement enfantines, rythmiques programmées, cordes et Glockenspiel interviennent allègrement. Peut-être un peu trop emphatique par moments (quand des vocalises féminines surgissent afin de soutenir le chant masculin), Paavoharju sait cependant assez habilement varier l’intensité de ses instrumentations afin d’éviter d’être en permanence sur la ligne de crête de la grandiloquence ampoulée. De fait, ce sont non seulement les voix qui vont et viennent, mais aussi les textures mélodiques, comme si un grand ordonnateur avait continuellement la main sur un potentiomètre qu’il réglait au gré de ses envies.

Également capable d’œuvrer dans un registre plus dépouillé (Italialaisella Laivalla, Sumuvirsi ou la ballade Tyttö Tanssii chanté par Ville Leinonen de Risto, autre groupe signé sur Fonal), la formation finlandaise y fait là aussi montre d’un talent mélodique certain. Qualité essentielle pour un album de ce type, cette science ne doit pour autant pas occulter les autres points positifs d’un disque enlevé et très agréable.

François Bousquet
le 30/05/2008