Robin Saville

Alors que le dernier album en date d’Isan a déjà deux ans et qu’Antony Ryan meuble ce laps de temps en formant Seavault avec Simon Scott, Robin Saville, l’autre moitié du groupe anglais, nous offre un long-format solo, dans la lignée des parutions electronica du duo, et sortant sur Static Caravan.

Effectivement, les habitués d’Isan ne seront nullement dépaysés ici et ceux qui estiment que la formation britannique se répète, que l’electronica délicate tourne en vase clos et que tout cela manque cruellement de prise de risque pourront passer leur chemin. Cependant, étalonnée par rapport aux productions du duo, la musique de Robin Saville laisse davantage de place à une guitare électrique digitalisée, traçant par exemple de sobres lignes cajoleuses (An Outdoor Planetarium And…).

À côté de ces titres, on retrouve les traditionnelles lignes mélodiques chères à l’Anglais, faites d’une certaine économie de moyens et témoignant, dans le même temps, soit d’une forme incarnée de mélancolie (Colin The Lazy Cormorant (Part 1)), soit d’une légèreté jamais complètement dupe (Exultation). Par endroits néanmoins, le propos se durcit un peu par la présence d’éléments plus acérés (Colin The Lazy Cormorant (Part 2)) rendant, par contraste, assez faibles les morceaux plus émollients (Murmuration). Rien de très surprenant au final, donc, mais un album idéal pour patienter entre deux sorties d’Isan.

François Bousquet
le 06/06/2008