Yellow6

Habitué de ces pages, Yellow6, au rendement toujours aussi impressionnant, ne pouvait pas être exclu de la Series One de Distant Noise Records. Le nouvel album, enregistré l’automne dernier à Stockholm (d’où son titre), de Jon Attwood prend donc place dans cette collection au casting véritablement remarquable.

Alors que ces sorties précédentes témoignaient d’une volonté d’incorporer quelques éléments autres que ses traditionnelles nappes de guitare (rythmiques dans Painted Sky, voix féminine dans Melt Inside), STHLM sonne comme un retour aux sources. Concentré sur sa six-cordes, l’Anglais déploie des mélodies alanguies au possible, immédiatement émouvantes et profondément mélancoliques (Kulturhuset). Parfois, cette guitare se pare d’une légère saturation qui, assez étonnamment cependant, renforce encore la légère tristesse qui sourd des compositions de Jon Attwood (No Common Understanding).

Tout au long d’un album peut-être un peu trop homogène, on remarquera également la quasi-absence de nappes d’arrière-plan (hormis dans le déjà cité et caudal No Common Understanding), comme si le Britannique voulait délibérément remettre l’accent sur cette guitare détachée qu’il affectionne. Si l’ascétisme inhérent à ce type de proposition peut apparaître pour certains comme une forme de complaisance un peu facile, il faut pourtant reconnaître à Yellow6 le mérite de nous offrir une musique qui, bien qu’on en connaisse par avance la plupart des recoins, continue malgré tout de nous enchanter.

François Bousquet
le 22/06/2008