27/06/2008
Cour de la DRAC,
Toulouse
Pour la cinquième année consécutive, nous voici à Toulouse pour le festival de Siestes Électroniques. Si celui-ci était l’un des festivals les plus proches d’EtherREAL de par sa programmation, on assiste cette année à un changement assez important nous faisant même hésiter à effectuer ce déplacement annuel. En effet, entre la pop de Bertrand Burgalat, le rock des Shades ou de Fancy, et les projets psyché/kraut de A Mountain of One et The Emperor Machine que nous verrons ce samedi, que reste-t-il d’électronique aux siestes qui en portent pourtant toujours le nom ?
Comme l’année dernière, le festival se déroule sur cinq jours consécutifs. La soirée du mercredi aurait pu nous tenter avec Atom Heart, mais on apprenait hier que sa prestation fut annulée pour cause de panne matériel. Les machines aussi font leurs caprices. Jeudi, Burgalat et Les Shades, aucun regret puisque pendant ce temps on voyait Craig Armstrong dans la Basilique de St Denis. Ce vendredi était donc notre première soirée dont on n’attendait en fait pas grand chose, si ce n’est découvrir les deux formations présentes dans la cour de la DRAC.
C’est avec un énorme retard que les quatre néo-zélandais de So So Modern prennent place devant un public relativement nombreux et aux looks parfois très étudiés. En même temps, avec une affiche So So Modern et Fancy, deux formations pour lesquelles l’apparence à son importance, il y avait là une certaine cohérence. Vêtus de noir, cheveux plaqués, batterie guitare clavier et vocoder, voici pour le visuel. Au niveau du son par contre, ça reste très pop rock avec une batterie très en avant et des claviers qui sont là pour produire des sons, un accompagnement, empilant les sonorités sans réelle finesse, sachant que par dessus tout ça se place le chant, logiquement plus important et donc plus en avant. Une dominante pop-rock donc, électrique et énergique, avec un son plutôt sec voire incisif, un petit quelque chose de mathématique là dedans, ponctué de quelques cassures. Mais ce n’est pas tout. En effet après 2-3 titres de cet acabit, le groupe jouera et alternera ensuite avec des instrumentaux. Changement assez net de style avec une musique plus coulée, un son plus aéré, des claviers plus clairs pour des mélodies répétitives et accrocheuses, une pointe psyché même pour des titres se prolongeant sur 6-7 minutes, le tout placé entre deux titres plus directs et pop. Le quatuor terminera au vocoder et keytar en bandoulière, électronique donc, mais rock’n roll surtout, au final plutôt sympathique donc, et bonne mise en bouche avant Fancy.
Coupe afro, perfecto rouge, boa rouge, pantalon-collant léopard rouge, voici le chanteur de Fancy. Quatuor encore, mais formation nettement plus classique : guitare-basse-batterie. On y va pas par quatre chemin : du rock, du rock, et encore du rock. Des titres de 3mn qui claquent, une voix criarde, Fancy revisite les standards du rock, que ce soit en parodiant ou en reprenant des tubes. Le batteur fait voler et tournoyer ses baguettes mais a un peu de mal à les rattraper en plein vol, le chanteur bouge son corps, maîtrise le déhanché à merveille et grimpe sur les amplis, le moins que l’on puisse est que ce live est dynamique. C’est parfois très amusant, toujours léger et second degrés, mais voilà, à part le show, le jeu avec le public, il n’y a pas grand chose à en dire. Une chanson intitulée Morning pour tout ceux qui ont du mal à se lever le matin quand le réveil sonne, une ode à la cellulite parce que "les filles, ne faites pas attention à ce qu’ils disent dans les magazines, la cellulite c’est beau !" et une volonté de faire danser et participer le public en dansant ("aller au fond là bas, on bouge ses petites fesses !!") ou en jouant à qui criera le plus fort, le tout en jouant faussement la star quand ils font une petite remarque au public qui n’applaudit pas assez pour demander un rappel. De l’humour encore car le public était bien chaud pour ne pas dire survolté, complètement conquis (d’avance ?) par Fancy et c’était apparemment réciproque.
Voilà, c’est fait, il y a très peu de chance qu’on y revienne sur ces pages.
le 28/06/2008