Avrocar

Alors que nous pensions ne plus jamais avoir de nouvelles d’Avrocar, quelle ne fut pas notre surprise en découvrant ce nouvel album, huit ans après leur premier long-format (un live partagé avec Yellow6 s’était toutefois glissé dans l’intervalle). C’est en bonne logique sur Make Mine Music, label qu’ils co-dirigent, que les Anglais publient Against the Dying of Light, dont on espère qu’il ne décevra pas nos attentes, clients que nous fûmes de Cinematography, leur album paru en 2000 sur Earworm.

Fortement influencé par la scène krautrock, le groupe britannique met en place un post-rock assez sombre, parcouru de nappes tout aussi opaques ou de notes de claviers à l’inquiétante sonorité. Partant, l’ensemble se pare d’une obscure couleur, comme si Avrocar craignait de s’exposer en pleine lumière, effarouché par une éventuelle clarté sonore, préférant se recroqueviller sur un ténébreux quant-à-soi. Assurément humble, cette démarche peut cependant se faire légèrement excluante ou, a minima, réfréner l’envie de pénétrer un disque qui se laisse assez peu facilement appréhender. À ce titre, on ne sera pas étonné d’attendre que les membres du groupe se sont isolés pour l’enregistrement d’Against the Dying of Light, s’éloignant des gens et lieux qu’ils côtoient d’habitude.

Heureusement, une voix féminine intervient de temps à autre (Dialogue, From an Adjacent Field), une guitare opère par traits un peu plus lumineux, des samples issus de vieilles émissions radio sont utilisés (Forst Zina), une mélodie plus reconnaissable est incorporée (From an Adjacent Field), apportant alors une humanité certaine aux compositions du groupe. Malgré tout, cela n’apparaît pas suffisant à faire de cet album une véritable réussite dans un genre, certes difficile à maîtriser, mais qu’Avrocar avait plus ou moins su transcender par le passé, approche qu’on ne retrouve qu’avec trop de parcimonie cette fois-ci.

François Bousquet
le 17/07/2008