(Nacopajaz / Distribution numérique)
00/11/2007
Electronique

Ambient / Electronica / Fedaden / Minimal / Nacopajaz
On avait plutôt bien aimé le premier album de Fedaden, déjà paru chez Nacopajaz il y a près de trois ans. Il s’agissait d’une electronica relativement classique, digne héritière d’une décennie marquée par le label Warp, et surtout l’un des rares français à s’essayer et réussir dans le genre. Avec Palabras, on est bien loin du simple deuxième album, de la redite à la rigueur peaufinée. En effet à l’écoute de ce nouvel album, on a l’impression que le Toulousain est reparti de zéro afin d’explorer de nouvelles possibilités.
On est assez rapidement conscient du changement de style puisque l’album s’ouvre sur les boucles ultra répétitives de Try, nappes profondes, et globalement des sonorités plus complexes qu’une simple electronica mélodique, un peu grésillantes, granuleuses, éraillées, comme abîmées mais dévoilant aussi toute leur beauté et une certaine fragilité. C’est aussi l’ambiance qui surprend, plutôt sombre, voire même étouffante sur Upheaval. Mélange de nappes graves et souffles sourds qui semblent se dérouler inéluctablement comme un rouleau compresseur. On est à mille lieues de l’electronica que l’on connaissait, plus proche ici d’une ambient minimale, quelque part entre l’émotion d’un Biosphere et des sculpteurs de son tels que William Basinski ou Richard Chartier.
A partir du morceau titre Palabras, Denis Fedabeille semble retrouver le chemin vers la lumière. Un son plus clair ici avec de micros notes d’orgues hésitants et alanguis enrobées d’une nappe soyeuse, ou encore claviers dilués se fondant les uns dans les autres sur Intercourse. Après ce changement global de style, on sera étonné de trouver Clones, electronica d’une part, aux claviers assumés, synthétique, avec des écrasements rythmiques étonnants, sec, fin et précis. L’album de six longs morceaux se termine avec Fate qui propose un retour à l’ambient sous forme de fusion entre nappes et drones pour un final dense, un peu rétro, psyché, franchement planant, lorgnant vers l’ambient allemande des 70s, façon Klaus Schulze.
Après un premier album de très bonne facture, Fedaden transforme l’essai de belle manière, traçant avec ses deux albums un début de parcours sans faute.
le 13/08/2008