Polyphonix 40

Le Centre Culturel Suisse accueille une soirée anniversaire du festival Polyphonix40. Auparavant on aura pu voir le vernissage d’une exposition attenante, notamment avec des oeuvres de Bernard Heidsieck.

Paul Dutton ouvre la soirée avec son travail sur la voix et ses sonorités. Cependant c’est plus compréhensible et plus proche de la poésie que lors du concert avec le CCMC au centre Pompidou Un des morceaux est dédié à Henri Chopin (Jeu sur Rien / Henri / On rit), un autre nommé Drumkit est l’occasion de se transformer en percussions vivantes.

Puis Olivier Cadiot vient faire une lecture dédiée à Bernard Heidsieck. Il y a entre autres un exercice de distanciation par rapport au texte où les verbes dans les phrases ne (indicatif présent) pas conjugués.
S’en suit une performance de Li Ping Ting, qui s’enroule dans du ruban adhésif, jette des perles sur un écran, et allume des lampes dans le noir.

L’arrivée de Bernard Heidsieck se fait sous des applaudissements nourris, il commence par lire un de ses premiers poèmes des années 50, un jeu sur les sons. Il continue par un des 26 poèmes qui composent Derviche / le Robert (il s’agit d’employer dans un texte les 10 premiers mots inconnus pour chaque lettre du dictionnaire). Ce soir, c’est la lettre O. Une voix enregistrée l’appelle au téléphone et cherche à le voir, le texte de la réponse est dit simultanément par Heidsieck et sur une bande enregistrée. Le décalage entre les deux voix apporte du rythme et du mouvement au texte.

La dernière performance est King Lear revisité par Ben Patterson et une équipe d’artistes Fluxus. En l’espace de quelques semaines, on aura vu 2 artistes que l’on connaissait surtout grâce aux anthologies Fluxus : Yasunao Tone et Ben Patterson qui dans les années 60 triturait une contrebasse avec une petite cuillère. Ce soir, Ben Patterson campe un juge américain qui départage dans un inventaire les personnages de la pièce entre forces du bien et axe du mal. Derrière la scène est projeté un film très "théâtre filmé" de la même pièce.

Bertrand Le Saux, Soizig Le Calvez
le 09/10/2002