08/10/2005
Palais de Tokyo,
Paris
Le photographe Nobuyoshi Araki est connu pour ses clichés de femmes nues, qui font régulièrement scandale au Japon. Il se plait à célébrer l’érotisme et le voyeurisme, tout en confrontant les corps à un ensemble de règles invisibles, que ce soit dans les rituels du bondage ou des traditions japonaises.
La soirée débute par la projection d’un documentaire qui retrace son parcours, à commencer par la série qui l’a fait connaître, les photos de son voyage de noces. C’est l’occasion de l’entendre raconter son virage plus trash dans les années 90 (photos au polaroïd, raturées au stylo) car il se sentait devenir trop sage à répéter les formes qu’il utilisait depuis ses débuts. Ou de le voir s’émerveiller devant l’édition japonaise d’un de ses albums, dont certaines pages sont entièrement recouvertes de pastilles noires cache-sexe par la censure. Surtout, cela permet de le voir aujourd’hui lors d’une séance de prise de vue avec un de ses modèles. Il mitraille, utilisant différents appareils, puis intervient pour rectifier la position d’un bras ou un détail dans le cadre (par exemple une figurine dont la direction du regard créera un point de fuite avec l’axe de l’objectif).
Ceci est un bon prélude à ce qui va suivre, une "performance" conçue par Araki et nommée Arakinema. Un modèle danse sur les chansons de Barbara (Si la photo est bonne par exemple, c’est de circonstance), et s’effeuille peu à peu. Araki lui tourbillonne autour, en prenant des photos au polaroïd. Lesdites photos sont alors projetées sur un écran géant en temps réel. Avec son physique (un visage rond, des cheveux dressés en pointe autour d’un crâne dégarni), il ne lui manque qu’une petite fourche pour ressembler à un faune. On l’imagine alors très bien exécuter la même danse, cherchant à piquer les fesses de sa partenaire.
Une projection de photos est ensuite organisée. Pas de quoi fouetter un chat dans tout ça, mais cela constitue une bonne introduction à son oeuvre pour qui ne le connaît pas. Sinon pour lui le principal intérêt était sûrement de venir boire une coupe de champagne à Paris.
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le 11/10/2005