du 16/01/2008 au 23/02/2008
Fondation d’entreprise Ricard,
Paris
Connue pour son travail vidéo auprès du groupe Sinner DC, la Genevoise Alexia Turlin se voit accueillie par la Fondation Ricard pour sa première exposition personnelle à Paris. À côté de la douzaine d’œuvres de la jeune femme, on trouve quelques pièces présentées par d’autres artistes suisses, invités ici par Alexia Turlin elle-même.
Mais ce sont bel et bien les productions de la Suissesse qui retiennent ici notre attention et notamment par leur capacité à jouer sur une absurdité espiègle. Ainsi en est-il de Treffpunkt, toboggan double en inox avec deux échelles et deux pentes, mais sans échappatoire en bas de celles-ci, de Cascade, photo d’un environnement forestier sans la moindre goutte d’eau, ou de Royal Garden, flèche rose en néon en forme de point d’interrogation inversé et qui pointe vers le mur. Gentiment dérangeantes, les œuvres d’Alexia Turlin ne se signalent pas par leur agressivité mais, au contraire, privilégient un rapport accueillant avec le spectateur qui est, par exemple, invité à s’installer dans des Cocoon-Poufs ou des Huevonos, poufs de plus ou moins grande taille. Arrondis et chaleureux, faits en laine polaire dans des couleurs attirantes, ces gros coussins présentent pourtant une particularité légèrement inquiétante : quelques touffes de poils ont été, en effet, cousues sur leur surface. Dans le même ordre d’idées, Épicentre5.7@Panama semble n’être qu’une chambre d’hôtel tropical montée sur pilotis et dans laquelle on peut rentrer et s’installer. Cependant, au bout de quelques instants, la petite pièce tremble sur elle-même pendant trois à quatre secondes, comme ébranlée par une secousse sismique, réminiscence des tremblements de terres panaméens.
Accrochées au mur, deux larges découpes au laser de crêtes de montagne renvoient, pour leur part, au travail vidéo de la Suissesse (Swisszen, cascade filmée en plan fixe, avec de l’eau cette fois-ci) et aux photographies de certains de ses camarades (En Montagne de Didier Rittener et Les Jeux sont faits de Nicolas Faure) pendant que le Tourist de Christian Robert-Tissot, qui a donné son nom à l’exposition, éclaire la salle de son néon orangé.
le 19/01/2008