Yann Tiersen

Prévoyant, nous voici devant l’Olympia près de 45mn avant l’heure marquée sur le billet mais déjà, une longue file de fans attend dans le long hall.
Passé les quelques vigiles, billet déchiré, on file vite fait au balcon afin de profiter du confort d’une place assise, derrière un carré de VIP qui arriveront en retard, comme d’habitude.

En attendant le concert, on prêtera attention aux discussion environnantes dont Amélie Poulain fait l’objet forcément. On peu en effet supposer que le succès du dernier film de Jean-Pierre Jeunet aura contribuer a remplir l’Olympia deux soirs de suite.
20h, et c’est Mickey 3D qui entre en scène afin d’assurer la première partie. Pas grand chose à en dire, cette musique ne présentant pas un intérêt suffisant pour retenir notre attention : quelques titres aux mélodies agréables mais un son déjà entendu. Ca s’écoute, ça passe tout seul sans provoqué d’émotion, avec 2 ou 3 morceaux un peu plus réussis.

On patiente de nouveau, et vers 21h20 les lumières s’éteignent, et le public s’enflamme avant l’arrivée de Yann Tiersen et de ses musiciens, dont un petit ensemble de cordes.
Il n’y a pas a dire, les orchestrations plus riches ont tendance à étouffer la beauté de morceaux dont la simplicité était suffisante. Mais il alterne les morceaux récents et plus anciens, et ses solos de violons continuent de provoquer ces même sensations.
La fragilité de Claire Pichet est toujours touchante, et Dominique A. est également vraiment convaincant. Yann Tiersen enchaîne les titres sans dire un mot. Ce n’est qu’au bout d’une demi-heure peut-être qu’il tente un timide "Merci". Le public applaudit d’autant plus, et certains chuchoteront un "Ah ben quand même !!" qui nous laissera perplexe...
Quelques notes s’imposent d’ailleurs à propos du public, frôlant l’insupportable quand il martèle un morceau en tentant d’applaudir en rythme tout au long de quelques morceaux.

Yann et son équipe quitte la scène au bout d’1h10 environ, mais il ne jouera pas avec nos nerfs comme Nick Cave quelques jours auparavant. Il revient très vite pour 2 rappels de 2 titres puis repart.
Standing ovation et applaudissement un peu plus long (a peine) pour obtenir un 3ème rappel qui à nos yeux sera la partie la plus interessante du concert : un titre plutôt expérimental, avec une intro où Marc Sens aura la part belle : chaîne en métal sur les cordes de sa guitare qu’il torture gentillement ensuite. On notera la présence d’un saxo discret, tandis que la rythmique est assez déconstruite. Yann quant à lui est au violon et ajoute un liant mélodique (mais pas trop non plus) qui rend ce morceau vraiment agréable.
Le public est médusé, certains prennent ça pour un défi qu’il lance au public et ce titre sera nettement moins applaudit. Si cela pouvait être sa nouvelle oriention, ce serait magnifique !!!
Il jouera un dernier titre, au métallophone très calme mais sans grand intérêt, surtout en comparaison du précédent morceau.

En insistant un peu, le public obtiendra un 4ème rappel, Yann tout seul au toy-piano, magnifique comme tous ses solos. Tous les musiciens reviendront une dernière fois sur scène, avec Natacha Regnier qui a chanté sur 2 titres de son dernier album et Les Têtes Raides qui accompagnaient Yann sur l’ensemble du concert.

Au final, bon concert, carré, pro mais quand même fort réussi, même si on préfèrerais voir Yann dans une plus petite salle.

Fabrice ALLARD
le 03/06/2001