Bichi

Comme tant de petits labels électroniques avant lui (Toytronic, Boltfish, Highpoint Lowlife), Cactus Island a choisi d’abandonner les sorties physiques pour se rabattre uniquement sur les parutions numériques. Si on peut regretter une telle décision, adepte du contact direct avec un support musical, cette option est largement préférable à la disparition complète du label. À cet égard, l’année et demie qui vient de s’écouler sans nouvelle production de la structure menée par Tim Martin nous laissait redouter le pire ; craintes dissipées avec la publication de cet EP de Bichi.

Auteur d’un album, dont on avait salué les qualités, il y a trois ans sur Hobby Industries, le Danois s’était fait discret depuis. Les cinq présents titres permettent alors de retrouver son electronica assez traditionnelle, faite de mélodies joliment oniriques, de rythmiques précises et d’emprunts à d’autres styles musicaux (cut-ups, scratches). Accentuant par endroits cette dernière dimension, Tobias Wilner en profite pour durcir le propos, en rendant ses sonorités plus acérées, ses mélodies moins caressantes et son ambiance générale plus anxiogène (Tœnkeren, Broen).

À son meilleur lorsqu’il alterne, au sein du même titre, passages légèrement arides et moments plus mélodieux (Forføreren), Bichi confirme avec cet EP les bonnes dispositions que nous avions à son égard ; reste maintenant à produire un nouvel album de la même tenue.

François Bousquet
le 08/10/2008