22/09/2002
Guinguette Pirate,
Paris
Double affiche pour le moins hétéroclite en ce dimanche à la Guinguette Pirate : Explosions in the Sky, adepte d’un post-rock fiévreux, y côtoyait, en effet, le groupe noisy pop The Butterflies of Love.
Ce sont les quatre texans d’Explosions in the Sky qui occupèrent, tout d’abord la scène. Installant d’entrée un post-rock passionné, le groupe, signé sur Temporary Residence, nous fit immédiatement penser à Mogwai ou Godspeed You Black Emperor !, sans pour autant que les références ne plombent leur musique. Les morceaux prirent peu à peu leur ampleur grâce à des montées en puissance aussi prenantes que remarquablement maîtrisées au cours desquelles les guitares s’entrechoquèrent, la basse rebondit et la batterie crépita. Arpèges et trémolos de six-cordes se répondaient tandis que la section rythmique déchirait l’espace sonore de ses assauts. Alternant avec brio passages plus calmes et déchaînements éclatants, le quatuor fit presque vibrer les murs de la jonque chinoise.
Maintenant un continuo à l’aide de petites notes, les deux guitaristes permettaient à Michael James de passer de la basse à la guitare et à Chris Hrasky de se reposer quelque peu entre deux intenses roulements. Si, pendant l’heure que dura leur set, on ne remarqua pas d’innovation particulière par rapport aux groupes déjà cités, la perfection d’exécution, l’amplitude et la force avec lesquelles les américains nous firent vibrer leur permirent de quitter la scène sous des applaudissements nourris et ô combien mérités.
The Butterflies of Love prirent le relais. Il s’agit d’un quintette originaire de New Haven aux Etats-Unis : 2 guitares pour la mélodie, un clavier pour les accents sixties, une rythmique efficace derrière (le batteur officiait auparavant dans Van Pelt, un groupe beaucoup moins pop). Pendant une petite heure, ils enchaînèrent de courtes chansons pop-noisy, mélangeant plusieurs décennies de musique américaine : de Buddy Holly et les groupes à vocalises des années 60 aux guitares noisy des années 80.
Entre les morceaux, le chanteur Daniel Greene parlait sans arrêt, s’excusant d’être si volubile, mettant çà sur leur premier concert hors d’un pays anglophone, nous racontant à quel point le fait de jouer dans un bateau sur la Seine à Paris était formidable pour lui, essayant même quelques mots en français. Bref, un groupe extrêmement sympathique pour une musique qui allie énergie et nostalgie triste.
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le 24/09/2002