(Ronda / Metamkine)
00/06/2008
Electronique

Akosh S. / Electroacoustique / eRikm / Improvisation / Jazz / Ronda
Après l’excellent Variations Opportunistes, à la fois conceptuel et minimal, eRikm sort un deuxième album chez Ronda, cette fois en duo avec Akosh S.. C’est dans cette configuration que les deux hommes se produisaient en concert au printemps dernier aux Instants Chavirés lors d’une soirée organisée par le label Ronda, nous donnant une première idée de la teneur de cette collaboration, a priori assez fidèle puisqu’il s’agit ici d’un album live, basé sur des enregistrements de concerts au Point Éphémère et aux Halles de Schaerbeek à Bruxelles.
eRikm est dans sa configuration habituelle, platines et machines lui permettant de sampler et appliquer des effets à l’ensemble de ses sources sonores. Mais cette fois, en plus de ses vinyles, l’artiste va également pouvoir puiser dans le jeu de Akosh Szelevenyi, improvisant généralement au saxophone, mais aussi à partir de flûtes et clarinettes. Électronique d’un côté, acoustique de l’autre, mais de part et d’autre un goût pour l’improvisation, ses risques et ses accidents, ses moments d’intense beauté aussi. Cassures et ruptures sont au programme, le sax du Hongrois étant régulièrement tronqué par des samples tour à tour décalés et répondant subtilement à Akosh S.. Bribes mélodiques, applaudissements, scratchs, clochettes et rythmiques breakbeat viennent colorer un saxophone tour à tour abstrait et mélodiques parfois naïves.
Souvent très abrupte en raison du travail d’improvisation qui domine l’album, et la prédominance des cuivres, on aborde tout de même quelques accalmies sur des morceaux plus courts où le saxophone se fait plus régulier (Part 2) ou plus discret, lançant quelques interjections sur un tapis de nappes et crépitements (Part 3). Petit à petit l’électronique semble gagner sa place, flirtant avec le bruitisme parfois, intégrant des basses technoïdes ensuite, et très régulièrement à l’origine de boucles latentes, discrètes, en fond sonore (Part 6). Malheureusement, ce n’est que sur le dernier titre que cette collaboration prend tout son sens, lorsqu’eRikm sample en direct le saxophone d’Akosh S. aux tonalités orientales, superbe final particulièrement cinématographique.
Comme souvent avec l’improvisation, l’enregistrement s’avère un peu frustrant. La rencontre entre les deux artistes est intéressante à plus d’un titre, mais on conseillera avant tout de découvrir celle-ci en concert si possible. Les fans du duo trouveront alors ici un excellent témoignage de leurs performances live.
le 11/10/2008