I’m Not A Gun

Après trois albums de plus en plus emballants sur City Centre Offices, et alors que la structure anglo-allemande semble en sommeil depuis plusieurs mois, c’est sur Palette Recordings, le label de John Tejada, qu’I’m Not A Gun sort son nouveau long-format. L’occasion de retrouver le délectable alliage entre post-rock électronisé et future jazz auquel nous avait habitué le duo.

Comme sur le disque précédent, on relèvera une grande variété dans la gamme des rythmiques utilisées, qui nous semblent même placées davantage en avant que par le passé (9th Day et ses cliquetis aux consonances aquatiques, par exemple), régulièrement rejointes par une batterie digitalisée (Aracanum, Turning Circle, Bright View, Windy Blue). Côté mélodies, la guitare acoustique à sept cordes de Takeshi Nishimoto se taille une nouvelle fois la part du lion et voit ses déliés fréquemment passés au filtre des programmations et machines de John Tejada, afin d’en ressortir plus lumineux encore. Par endroits, c’est un quasi-solo de guitare purement acoustique qui est proposé, flirtant alors avec des espagnolades un rien trop marquées (The Dance), mais qui ont l’avantage d’être isolées au milieu de morceaux nettement plus convaincants.

Lorsque le tempo s’alanguit, I’m Not A Gun peut alors se tourner vers des rivages plus proches d’un future jazz apaisé (Four Steps, Lacuna), dont on pourrait craindre, sur la longueur, qu’il ne vire au lounge décoratif. Heureusement, la guitare du Japonais reprend bien vite ses lignes chromatiques entraînantes et les rythmiques de l’États-unien leurs présences engageantes (Looking Into). Il en résulte par conséquent une nouvelle réussite d’un duo qui a assurément trouvé son style et sa marque de fabrique.

François Bousquet
le 01/11/2008