(Quiet Design / Import)
00/07/2008
Electronique

Ambient / Cory Allen / Glitch / Noise / Quiet Design
Encore un nouvel artiste dont nous n’avons jamais parlé, à tort ! Cory Allen est canadien, il est co-responsable du label Quiet Design qui sort justement ce nouvel album. The Fourth Way est selon les sources officielles son quatrième album (d’où le titre), mais Cory Allen s’est également illustré sur de nombreux netlabels qui vous permettront de vous faire une première idée du travail de cet artiste.
La plupart de ses travaux se situent dans un registre ambient dans lequel les expérimentations viennent subtilement prendre place, field recordings traités ou ici abondance de glitchs et explosions bruitistes. Tout l’intérêt de The Fourth Way réside d’ailleurs dans ce fragile équilibre entre douceur et âpreté. D’une part des composants purement ambient, nappes aux variations infinies, ondulations, oscillations, vibrations, jouant le chaud et le froid avec une base généralement grave sur laquelle diverses strates minérales viennent se superposer. Dans les moments les plus apaisés, Cory Allen semble arrêter le temps, nous laisser en apesanteur (Exedra, Telepathic Solve absolument envoûtant), ou alors créer une sorte de mouvement perpétuel, comme un pendule sur le bien nommé We Have lots of Time.
Même si ces éléments ambient sont parfaitement maîtrisés, bien amenés et dosés, s’il n’y avait que cela la musique de Cory Allen serait un peu simplistes et certainement fade. C’est là qu’interviennent toutes les perturbations sonores, les habituels glitchs sous forme de grésillements et crépitements dont les variations de densité permettent de passer de la fine mise en relief à l’épaisse texture bruitiste. Exedra qui ouvre l’album est aussi le titre le plus dérangé, le plus soumis aux fractures et déchirements bruitistes. Par ailleurs ces élements créent surtout une impression de relief, de profondeur, en particulier quand les notes et nappes se font plus lumineuses (In Search of Miracul), voire éclatantes, étincelantes sur All Suns. Là encore c’est l’aspect minéral de l’album qui ressort, le verre, le cristal pour les nappes mélodiques, la roche brute, la rocaille pour les textures granuleuses. Pourtant très abstrait, l’album évoque parfois des éléments concrets, quand l’électronique semble imiter un feu d’artifice ou une rivière qui coule. Poésie digitale.
Album absolument magnifique, qui s’écoute avec un plaisir certain, mais aussi incitation à la procrastination tellement l’envie est grande de tout abandonner, fermer les yeux et de se laisser porter. On pourra reprocher un manque de nouveauté, une impression de déjà entendu, mais bon... Pour finir, et pour les amateurs de références, le mastering a été réalisé par Taylor Deupree avec qui Cory Allen partage quelques affinités.
le 02/11/2008