(O Rosa Records / Import)
10/03/2008
Rock

Fin novembre 2007, nous évoquions emballés une prestation scénique commune de Félicia Atkinson et Sylvain Chauveau en soulignant qu’un album conjoint devrait suivre sans tarder. De fait, c’est le label anglais O Rosa Records, géré par James Vella, membre du groupe post-rock Yndi Halda, qui propose Roman Anglais, traduction en quatre longs morceaux (dix minutes de moyenne) de ce travail collaboratif.
Dans la lignée de ce que l’on avait découvert en concert, on retrouve ici les nappes de guitare de Sylvain Chauveau, allant et venant au gré du jeu sur ses potentiomètres, et le spoken word de Félicia Atkinson, alternant anglais et français et narrant descriptions contemplatives lugubres (« I shot down my Baby/Down by the River (…) Aberdeen était né/Imagine un coin paumé/Une sorte de Twin Peaks sans Laura Palmer », « Les stades vides/À contourner sans conduire/Les troncs couchés autour/Forment un rectangle/Autour de l’ovale vert et blanc »). Pour autant, l’ensemble ne verse jamais dans le morbide, par la grâce de la chaleur du son de la guitare et de ses arpèges enveloppants, habile contrepoint des paroles.
Bénéficiant par endroits (Dans Le Lumière) d’apports micro-électroniques (bips répétés, texture d’arrière-plan) qui remplacent alors les nappes de guitare, la voix de Félicia Atkinson s’y fait alors plus directe et moins couverte par la musique mais aussi, et paradoxalement, moins assurée, comme si elle craignait de ne plus pouvoir se reposer sur le continuum sonore instauré par la guitare. Plus consistant sur le plan instrumental, le morceau-titre (enregistré par Patrick Lacharité de Below The Sea) permet à Sylvain Chauveau de combiner triturations, notes détachées, jeu sur les harmoniques de sa six-cordes et oscillations multiples. Superposant ainsi diverses boucles, le Français crée une musique parfaitement adaptée aux divagations poétiques de la jeune femme.
le 26/01/2009