Humcrush

Une pochette arborant deux monticules masquant en bonne partie le nom du groupe, un premier morceau mettant aux prises expérimentations électroniques, sonorités saturées et batterie au jeu déstructuré : le troisième album du duo formé par Thomas Strønen et Ståle Storløkken semble de prime abord requérir une compréhension assez forte de son auditoire.

Cependant, comme on avait pu le souligner avec Hornswoggle paru il y a deux ans et demi, les Norvégiens parviennent habilement à alterner titres très free et morceaux plus calmes, dans lesquels le clavier électrique du second se teinte de sonorités quasi-psychés (Edingruv, Solar Sail, Hit) ou plus apaisées (le morceau-titre) tandis que le premier opère aux balais sur sa batterie. S’orientant vers un jazz minimaliste assez vaporeux dans cette catégorie de titres (Audio Hydraulic), Humcrush ne reste pas longtemps dans ce registre (de peur de se perdre dans l’émollient ?) et choisit alors d’accentuer la présence de la batterie et de renforcer les ajouts électroniques (Steam).

Dès lors, on retrouve ce balancement qu’on avait su apprécier en 2006, passant d’un titre aux consonances agréables et caressantes à un morceau plus âpre et exigeant. Rest At Worlds End ne laisse alors jamais l’auditeur au repos, le tenant en haleine quant à la direction choisie par le titre à venir. En définitive, un résultat assez proche de l’album précédent et une acquisition recommandée pour qui ne s’était donc pas encore penché sur le duo.

François Bousquet
le 13/02/2009