Sin Fang Bous

Bien décidé à ne laisser passer aucun musicien islandais oeuvrant dans un registre folk-pop enjoué, Morr Music nous présente, après Seabear et Benni Hemm Hemm, Sin Fang Bous, projet solo de Sindri Már Sigfússon, leader du premier groupe nommé. Sans surprise, on retrouve sur ce premier album les caractéristiques typiques de cette musique enjouée et aux charmes directs : instrumentations enlevées, mélodies plutôt accrocheuses, insouciance limite naïve de l’ensemble (notamment symbolisée par les sifflements faisant usage çà et là de contre-chant).

Par endroits (Catch The Light, Clangour And Flutes, We Belong, Lies), la vigueur de la guitare acoustique, les « hou-hou » des chœurs et le glockenspiel font pencher les compositions de Sin Fang Bous vers la scène folk foutraque très en vogue à New-York. Face à si peu d’originalité, on préfèrera alors mettre en exergue les titres où un piano intervient en contrepoint de la six-cordes (Sunken Ship, Carry Me Up To Smell Pine, A Fire To Sleep In) ou celui dans lequel la guitare se fait plus rageuse (Melt Down The Knives).

Au moins, par rapport à l’album de Seabear paru il y a un an et demi, n’éprouve-t-on pas ce désagréable sentiment d’entendre à plusieurs reprises le même titre. Il est vrai que la relative brièveté de Clangour (douze morceaux et quarante-trois minutes) se présente comme un atout à cet égard et permet d’imaginer qu’on reviendra probablement davantage vers ce disque que vers celui du groupe de Sindri Már Sigfússon.

François Bousquet
le 24/02/2009