Aaron Martin

Croisé sur Type il y a un an et demi pour un mini-album en collaboration avec Machinefabriek, Aaron Martin revient, sur Mobeer cette fois-ci pour un double CDr 3" : six morceaux sur le premier disque et six remixes de ceux-ci par Part Timer sur le second. Format traditionnel pour le sous-label de Moteer et agencement assez classique aussi avec cette répartition équitable entre titres originaux et travaux d’un remixeur.

Assez dépouillés, les morceaux du premier CDr mettent aux prises accordéon, guitare, banjo et violoncelle. Jamais utilisés tous en même temps, ces instruments se relaient, deux par deux, pour former des instrumentaux plutôt courts, parfois accompagnés d’une boucle électronique. Portées sur la divagation (les slides de Darkness Settle Over Jonestown, Sand Garden) ou sur une touchante délicatesse (le morceau-titre), les pièces de l’États-unien peuvent également opter pour une coloration plus countrysante (Nureyev, Orchard) qui parvient fort heureusement à ne pas verser dans le cliché exotique (hormis peut-être dans Scrub Pine).

On change de CDr pour apprécier le travail de Part Timer qui adopte, pour ces six morceaux, une approche assez habituelle : effeuillage de la mélodie principale et adjonction de quelques apports électroniques. Pour autant, John McCaffrey choisit aussi d’opérer dans une austérité qui conduit l’auditeur à ne pas réellement faire de différence entre les deux disques sinon que l’ambiance countrysante décrite précédemment a disparu (en témoigne Orchard (Scrumped)). Ce n’est que lorsque les textures se font grésillantes et agrémentées d’une voix parlée (Darkness Settles Over Jonestown (Voice Of Jim)) ou, plus encore, qu’une véritable logique electronica-folk est retenue (Sand Garden (Witch)) qu’on sera alors pleinement convaincu.

François Bousquet
le 06/03/2009