20/03/2009
Bozar,
Bruxelles
Bozar / Brussels Electronic Music Festival 2009 / Château Flight / Deadbeat / Pole / Principles of Geometry / Yapacc
Le programme alléchant du Brussels Electronic Music Festival nous a
conduit à filer vers la capitale ce vendredi sur le coup de minuit.
Arrivé un rien en retard pour Jan Jelinek, premier artiste scape à
officier dans la "salle" dédiée à ce label, nous trépignâmes en devant
patienter avant de pouvoir pénétrer dans l’enceinte du musée des
Beaux-Arts, Bozar de son petit nom. Connue depuis longtemps comme
hébergeur de concerts classiques, l’institution s’est récemment
convertie à la scène électronique et contemporaine, vraisemblablement
pour conquérir un nouveau public. Nous fûmes quelque peu rassurés
lorsqu’on nous annonça à l’entrée que le programme avait pas moins de
40 minutes de retard, tout en considérant que cela n’était guère
sérieux. Nous n’étions pas au bout de nos surprises de ce point de
vue... ne fût-ce que parce que ces 40 minutes étaient largement
sous-évaluées.
Arrivés dans l’enfilade de salles assez froides, et qui ne sont manifestement pas conçues pour héberger ce type d’événement, il nous
fallut de longues minutes pour nous repérer et discerner quel lieu
hébergeait quel programme. Un simple affichage n’était pourtant pas
difficile à mettre en place... Dans la salle principale, nommée Terarken room - et seule à être ainsi renseignée sur les panneaux du musée -, on est d’emblée confronté à une techno-house d’assez bonne qualité, sans être renversante. Cela ne pouvait être que Principles of Geometry (dont acte), accompagné d’un Anti VJ projetant en triple
exemplaire des "stereoscopic videos" constituées principalement de
formes géométriques (cercles et lignes enchevêtrés multicolores) d’un
fort joli effet. On pense en effet se souvenir qu’ils étaient deux, or
il s’agit bien d’un duo. Mais on ne s’attarde pas, on explore... La
"salle" d’à côté n’en est pas une, mais plutôt un vaste hall distribuant un large escalier et d’autres espaces. Ici, le volume est élevé et le son de moins bonne qualité, mais musicalement, ça passe plutôt bien là aussi. C’est tout d’abord DJ Pierre qui agrémente notre cheminement, puis ce sera au tour de Yapacc, jovial Allemand qui distille une électro efficace.
Nous croyions d’abord que c’est dans ce dernier espace que devaient
avoir lieu les performances des artistes scape, pour lesquels nous
avions fait le déplacement. Mais pas du tout, ces derniers étaient
"logés" dans une simple coursive, au-dessus d’une mezzanine, à l’abri
total du regard des spectateurs-auditeurs, lesquels, bien peu nombreux, ne parvenaient de ce fait pas à accrocher à ce qu’ils entendaient. On ne comprendra jamais pourquoi ces créateurs d’électro-dub subtile que sont Pole et Deadbeat, bien connus des lecteurs de ces pages, n’ont pas eu droit à la salle assise Henri Le
Boeuf, fermée ce vendredi, et qui se trouve pile à côté de ce passage
ingrat où ils étaient relégués. Quand on connaît la délicatesse
percutante de leurs travaux, on ne peut que trouver cela scandaleux,
quelles que soient les raisons qui justifient cette (absence
d’)organisation. Conséquence : Jan Jelinek, Pole et Deadbeat ont officié dans une indifférence quasi générale et, osons le dire, ont également recueilli la nôtre, contrainte et forcée et à vif regret : il était rigoureusement impossible d’accrocher à ces bribes de sons grappillées au passage, qui plus est avec une méchante réverbération due au surplomb sur lequel les malheureux étaient juchés. On doute qu’ils aient apprécié l’expérience, tout en attendant d’être démenti le cas échéant... Tout ce que l’on pourra en dire, c’est que cela semblait tourner à la dub-house assez rèche, et somme toute peu avenante.
Retour donc, pour terminer, après un passage par le "Fumoir" où le set
sympathique de Yapacc n’en finissait pas, par la salle principale, seule où il y avait un peu d’ambiance (il faut dire aussi que l’assistance était clairsemée en ce premier soir du festival). C’est à présent, pensons-nous (avec près d’une heure de retard, on ne sait plus très bien...) Chateau Flight qui officie. Le son se durcit quelque peu, pour le plaisir des clubbers, mais demeure plaisant. On ne s’attarde guère, échaudé ou plutôt refroidi par cette expérience décevante. Heureusement, les deux soirées suivantes ont davantage tenu leurs promesses...
le 27/03/2009