Vous qui habitez le temps

 auteur

Valère Novarina

 metteur en scène

Christophe Collin

 date

du 25/09/2002 au 20/10/2002

 salle

Théâtre Naldini,
Levallois-Perret

 appréciation
 tags

Théâtre Naldini / Valère Novarina

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Double découverte pour nous ce soir : le théâtre Naldini à Levallois et Valère Novarina. En effet, bien qu’ayant déjà entendu et lu beaucoup de bien de cet écrivain contemporain, poète, peintre et dramaturge d’origine suisse, on avait jamais encore eu l’occasion de voir une de ses pièces.

A peine entré dans le théâtre, on est d’emblée immergé dans l’univers de la pièce : des panneaux de signalisation rouges et blancs pointent le sol, le plafond, à droite, à gauche avec inscrit dessus d’étranges mots-valises et autres lieux inventés (Boulevard de la Vire aux Suspendus, Ville de U, Corniche des Sparnassiens). Longeant les murs, dévalant les escaliers qui mènent à la salle de théâtre, ces pannonceaux nous plongent dans un ailleurs qu’on ne quittera plus.

Tour à tour 8 personnages vont et viennent sur la scène, alignant, dans de longs monologues, phrases sans queue ni tête, prenant de grandes libertés avec la grammaire, racontant leur passé, leur présent, leur futur, étant bien souvent débordés, submergés par leur organes (leurs bouches semblent sortir des mots sans qu’elles ne soient contrôlées, leurs corps partent dans des danses désarticulées). La farce poétique est alors rattrapée par la symbolique de l’impossibilité de se poser, de s’arrêter.

Au sein de la vingtaine de saynètes proposées, on retiendra celle où une jeune femme réinvente les noms des jours et des mois ("Non sont les jours lundi, mardi et mercredi ; sont iundi, uardi et iencredi") ; celle où un pauvre hère fait le tour de ses métiers et des villes qu’il a parcouru (au passage, on saluera les facultés de mémoire des comédiens, ayant du apprendre noms propres imaginés et phrases apparemment vides de sens) ou celle où deux personnages jouent avec des cubes de lettres, fabriquant de nouveaux mots.

Malheureusement, si on se laisse prendre au jeu un temps, on déconnecte rapidement, enfouis sous l’avalanche de mots ; reste alors ce sentiment inaltérable d’avoir fait un bien étrange et pas inintéressant voyage linguistique.

François Bousquet
le 12/10/2002

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