Kraftwerk

 date du concert

25/09/2002

 salle

Cité de la Musique,
Paris

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Cité de la Musique / Festival Villette Numérique / Kraftwerk

 liens

Kraftwerk
Cité de la Musique

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Cela fait des années que l’on attendait ça, sans même y croire, et puis voici que Kraftwerk passe par Paris sans réelle raison, pas une tournée de promo pour un disque qui lui aussi se fait attendre. Que peut-on bien attendre d’un tel concert, d’un groupe qui n’a rien produit de bien convaincant depuis 15 ans ?
Rien de nouveau, on sait par avance que les voir jouer tous leurs tubes sera déjà un plaisir immense. Bien sûr, on est conquis d’avance, on est fan, alors nous avons adoré ce concert. Mais pas pour les raisons évoquées ci-dessus et plutôt parce que malgré des chansons déjà connus nous allons aller de surprise en surprise.

A 20h, heure de début de concert prévue, une petite musique électronique se fait entendre, en sourdine, comme pour rassembler le public qui ne pourra pas patienter très longtemps. Mais l’attente ne sera pas longue, les lumières s’éteignent, une voix de robot annonce le groupe, le rideau se lève, et l’on admire la légende vivante, alignés en rang d’oignons comme à leur habitude, les cheveux en moins pour certains. Ils sont placés derrière de gros pupitres comme on les voit souvent représentés, sur lequel trône un ordinateur portable.
Ils commencent par The Robots et l’on est tout de suite saisi par la puissance de ce morceau, le son est propre et puissant, très dansant, mais le public cherchant peut-être à profiter au maximum de l’instant qui lui est offert reste désespérément statique. Comme pour se débarrasser d’une obligation ils enchaîneront avec un remix de Expo 2000, un titre originellement composé pour l’exposition universelle de Hanovre.

Derrière le groupe, en fond de scène, trois grands écrans diffusent des visuels reprenant le style des animations en Flash de leur site internet. Ces énormes projections donnent une nouvelle dimension à leurs chansons, font passer un message fort et plonge la scène dans une couleur dominante. L’enchaînement des trois premiers titres nous interpellera : rouge pour The Robots, vert pour Expo 2000, et bleu pour Homecomputer dans sa version de 1991, à savoir un mix entre It’s More Fun to Compute et Homecomputer.
Entre cet habile enchaînement de couleurs, les écrans des laptop et des projections, c’est à se demander s’ils ne font pas là un concept-concert à la manière de leurs albums, et qui conviendrait parfaitement à leur rétro-futurisme.

Ils enchaînent donc les tubes, comme décrit précédemment pour The Man Machine tandis que des morceaux qui n’ont pas fait l’objet d’un lifting technoïde se voit mis en image avec de vieux documentaires sur Tour de France, Autobahn, The Model (pour lequel une version longue serait fort appréciée) et Neon Light que l’on ne pensait pas entendre ce soir.
Autre grosse surprise de la soirée, Ralf Hutter qui chantait en direct nous offre une version française de Pocket Calculator provoquant quelques manifestations d’enthousiasme de la part du public toujours très attentif.
On entame alors la dernière ligne droite avec une version techno de Airwaves ne gardant que l’intro de la version originale, et un peu longue avec ses près de 10 minutes, créant une attente d’autant plus grande pour Radioactivity. La même voix qui annonçait le groupe nous parle des dangers de la radioactivité en guise d’introduction, cite des villes où on eu lieu des catastrophes nucléaires. Un des moments fort du concert et une version réactualisé qui n’a rien perdu de son charme d’origine tout en gagnant en puissance.
Pour terminer nous auront droit à Trans Europe Express avec en guise de visuel locomotives et croisements de rails. Ce titre aussi fut joué dans la même version que sur The Mix, se voyant donc enchaîné avec Abzug et Metal on Metal qui nous montre avec sa rythmique d’où vient la musique industrielle.

Deux minutes d’applaudissements et le groupe revient pour le rappel, débutant celui-ci avec Numbers dans une version retravaillée, mais enchaînée, comme sur l’album du même nom, avec Computerworld, enchaînement provoquant encore applaudissements et cris du public. Mélodie efficace dès l’introduction, un autre moment important de ce concert, les projections faisant défiler les noms des puissances qui contrôlent les données numériques, surveillent, fichent les gens.
Deuxième titre du rappel, Boing Boom Tschak et Music Non Stop pendant lequel chaque membre du groupe quittera la scène de droite à gauche, Florian Schneider en premier et Ralf Hutter en dernier, sur quoi le rideau redescend, mais la musique continue à tourner, le volume diminue doucement mais on entend toujours "Music Non Stop". Le public regarde la scène espérant peut-être un nouveau rappel mais les lumières se rallument. Certains quittent la salle, mais les plus assidus reprennent le "Non Stop" de la chanson pendant près de cinq minutes afin de prolonger un spectacle qui prendra bel et bien fin ici.

Fabrice ALLARD
le 20/10/2002

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