Tiago Guedes
du 14/01/2004 au 18/01/2004
Théâtre de la Bastille,
Paris
Présentée dans le cadre des « Complicités Portugaises », suite de spectacles proposés par de jeunes créateurs lusitaniens au Théâtre de la Bastille, Un Spectacle avec première annoncée est la création du tout jeune (25 ans) Tiago Guedes. Prenant pour point de départ l’angoisse du chorégraphe n’ayant pas encore conçu son spectacle alors que la date de la première est déjà fixée, le lisboète va en profiter pour nous faire partager les différentes étapes de l’élaboration de sa pièce.
Rejoint par trois camarades à qui il expose, dans le plus grand silence, leurs bouches s’ouvrant, mais restant muettes, son projet, Tiago Guedes va, tout d’abord, s’atteler à imaginer les différentes possibilités offertes à un quatuor : chorégraphies deux par deux, un danseur soliste face aux trois autres, mouvements de groupe, etc… Ensuite, le jeune homme semble demander à ses compagnons de se replonger dans leur quotidien, histoire de trouver de nouvelles sources d’inspiration : lecture de journal, massage de pied, sac à dos qui se vide.
Tirant profit des enseignements de Berkeley (« esse est percipi » : les objets n’existent qu’au travers de la perception que nous en avons), les premières idées semblent germer dans l’esprit de Guedes qui va rapidement les mettre en pratique : utiliser du papier journal pour confectionner des jupes ou un pantalon, scotcher une centaine de feuilles de journaux et jouer avec comme on jouerait avec un drap ou une toile de tente, se servir des objets contenus dans les sacs à dos pour se représenter soi-même (des tickets de métro figurant les doigts de la main, un plan de Paris dépliable une jambe, un briquet le nez ou un CD une bouche en forme de « o »).
Allant jusqu’au bout de sa démarche, le chorégraphe termine son spectacle par l’édification d’une structure que l’on perçoit mal au début : tréteaux et planches de bois forment un long et étroit plan, quatre baguettes de bois, scotchées deux à deux par de l’adhésif posé en croisillon, sont disposées aux tiers dudit plan, deux guirlandes courent le long de celui-ci et deux autres sont mises en hauteur, prenant appui sur le haut des baguettes. Au moment où la lumière de la scène s’éteint et où les guirlandes s’allument apparaît devant nos yeux enchantés le Golden Gate.
Autres dates :
26 et 27 novembre 2004 : Théâtre de l’Arsenic - Lausanne
le 20/01/2004