Le Projet H.L.A.

 auteur

Nicolas Fretel

 metteur en scène

Razerka Ben Sadia-Lavant

 date

du 23/02/2006 au 26/03/2006

 salle

Théâtre de la Colline,
Paris

 appréciation
 tags

Nicolas Fretel / Théâtre de la Colline

 liens

Théâtre de la Colline

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Sous-titrée Une Tragédie Techno, la pièce de Nicolas Fretel, montée la saison passée à Lausanne s’installe pour un mois dans la petite salle du Théâtre National de la Colline. Renvoyant au code génétique de chaque individu, le titre du spectacle se veut également le symbole du destin fatal transmis au sein d’une même famille où le père, la mère et le fils sont alcooliques et où les tensions sont exacerbées.

Sur cet argument assez classique (la famille comme cellule aliénante, la violence des relations filiales, l’Œdipe sous-jacent), la pièce est rapidement transcendée par sa structuration. En effet, elle joue sur le découpage et la répétition à l’image de la musique techno (ou, plus largement, de la musique électronique), jouée en direct par deux musiciens installés derrière leurs laptops et machines dans un coin du plateau. Ainsi, on assiste à des flashes-backs et flashes-forwards, à des accélérations et des retours en arrière, à des scènes rejouées au ralenti (sublimées par l’usage d’un stroboscope) ou sur un ton badin. Très réussi, cet exercice métaphorique convainc même de plus en plus au fur et à mesure que la pièce avance, les éléments se mettant en place et les bouts de scènes se rejoignant afin de parvenir au crime pressenti dès le début.

Par ailleurs, on sera nettement plus sceptique sur la distribution et le jeu des comédiens. Pendant que Denis Lavant, dans le rôle du fils, nous sert son éternel numéro de pantin désarticulé, Elise Carrière ne séduit pas davantage dans celui de la mère et surtout, point n’était besoin de sur-souligner la plupart des actions par une choriste (croisement entre le chœur antique, élément impératif à toute tragédie, et une danseuse techno contemporaine) : « la mère hésite un moment puis ôte les couverts du fils sans le regarder ». De la même manière, on regrettera un décor redondant, composition de cadavres de bouteilles, insistant lourdement sur l’alcoolisme et le désordre. En revanche, Jean-Pierre Léonardini se fait à la fois glaçant et envoûtant dans le rôle du père et fait donc partie des points positifs que l’on retirera d’un spectacle pas entièrement satisfaisant mais non plus inintéressant.

François Bousquet
le 17/03/2006

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