22/10/2002
Maroquinerie,
Paris
Dirk Dresselhaus s’offre une petite tournée en guise de promo suite à la sortie de son nouvel album, le très pop Zoomer. Entre des prestations très inégales et ce dernier album qui surfe sur la vague The Light 3000 de son précédent Ep Binokular, nous hésitions à faire le déplacement.
Il faut dire qu’il faut une certaine dose de courage pour rejoindre cette salle au fond du 20eme arrondissement sous une pluie battante, mais on sait qu’on y découvrira M83 que l’on a raté à de nombreuses reprises.
C’est ce petit groupe précédemment signé chez Gooom qui débute la soirée. Ca commence plutôt bien, longues nappes synthétiques, boucle de mélodie à la guitare, on a l’impression d’entendre le générique de fin d’un film qui finirait mal, et puis d’un coup on monte d’un cran, les guitares s’énervent et rejoignent la nappe électro pour un final très prog-rock devant un public peu nombreux mais parmi lequel se font entendre quelques fans.
Sur le deuxième morceau on voit apparaître les défauts et notamment le fait qu’ils cèdent à la facilité : des guitares baveuses, et l’arpégiateur de leur clavier qui tourne en boucle. De nombreux titres sont construits de la même façon ce qui finira par nous énerver, et nous donner l’impression d’entendre une musique composée chez Roland ou Yamaha pour montrer les possibilités de leurs claviers, à quel point la moitié du travail est déjà faite, et qu’on peut composer un morceau en 5 minutes.
On préférera alors les breaks qui jouent plus sur les textures, les sonorités, sachant que même les rythmiques n’ont pas une once d’originalité, privilégiant l’efficacité. Le troisième morceau, très calme verra le retour aux longues nappes et plages ambient cinématographique, très joli, le deuxième quart d’heure du concert laissant de nouveau la part belle aux arpèges faciles, aux rythmiques efficaces et aux hochements de tête saccadé qui leur donne tout au plus un air cool.
On enchaîne avec Mr Neveux que l’on avait apprécié à la Route du Rock, mais qui nous avait fort déçu plus tard au Batofar, c’était à l’époque du duo Mr Neveux et Big Ben, une jeune chanteuse qui venait donner un air pop à ces compositions électroniques assez fades.
On n’assistera qu’au premier morceau, le temps d’apprécier le jeu du guitariste qui joue au guitar heroe. A part ça, là aussi on privilégie l’efficacité avec une fusion rock-electro, instrumental sur ce premier titre au son assez dur qui surprend un peu.
Et puis vient enfin le tour de Schneider Tm. C’est à trois qu’ils arrivent sur scène, tous vêtus d’une blouse blanche comme des chimistes : Dirk Dresselhaus, Kpt Michigan qui accompagne très régulièrement son acolyte aux machines, le dernier étant en charge des rythmiques avec une batterie électronique.
Pas de surprise au début, si ce n’est que Schneider Tm est à la guitare, avec des chansons très proches de l’album, ce qui fait très tour-promo, d’autant plus qu’une bonne partie de la salle semble invitée par la maison de disque. On espère alors très vite qu’il va proposer autre chose, des anciens morceaux des passages plus osés, plus expérimentaux. Les surprises viendront dans quelques break et des fins de morceaux plus bruitistes, et puis la moitié de son Ep Binokular qui s’intègre parfaitement au milieu de son nouvel album très pop. The Light 3000 bien sûr, mais aussi Onnanoko qui fait très comptine asiatique, et le superbe instrumental d’electronica ondulante qu’est Chotto Matte.
Il reviendront pour 2 titres en guise de rappel, dont une superbe chanson mélancolique certainement extraite de Zoomer. Un concert agréable mais manquant de relief, de surprises, propre, professionnel, trop égal à l’album.
le 27/10/2002