(Fenêtre Records / Import)
14/06/2008
Electronique

Arden / Christophe Bailleau / Electronica / Expérimental / Fenêtre Records / Folk / Neal Williams
C’est seulement la deuxième fois que l’on parle de Christophe Bailleau sur ce site, et c’est assurément trop peu. De plus, après avoir travaillé avec Won, il s’agit encore d’une collaboration puisque le Français s’est joint au chanteur folk Neal Williams, américain, pour un album qui sort sur un label norvégien, Fenêtre Records, chez qui il apparaissait déjà, remixant Greg Haines pour une compilation.
Comme on peut s’y attendre, avec deux univers complètement différents, entre la folk et les expérimentations électroniques, le duo nous offre ici un magnifique album de folktronica qui surprend par la franchise de son propos. Dans un genre où l’on est habitué à entendre des chansons folk parsemées de glitchs et autres timides bruitages électroniques, cette production met ici les deux univers sur un pied d’égalité, qu’ils soient joués en alternance, ou fusionnant réellement.
Des chansons pop-folk alternent avec une régularité quasi parfaite avec les pièces les plus électroniques. Des mélodies qui font mouche, des changements de tempo bienvenue, un chant assez classique et une multitude de bruitages qui ponctuent ou habillent l’ensemble, tels est la recette qui permer d’obtenir des pièces telles que Moistened Palms et A Lucky Dip avec ses glissements de larsens électroniques, bleeps, chuintements et autres pirouettes électroniques. On y gagne plus tard en complexité, subtilité et finesse avec When Does It Start et sa lente progression de perturbations, traitements et dérangements électroniques tandis que A Mountain of Flutes débute par des nappes plus ou moins fracturées, et enchaîne brutalement avec une mélodie de guitare, des ululements de flûte et ce même chant, tout en douceur.
Le reste de l’album est donc un peu plus expérimental mais Christophe Bailleau manipule le son avec poésie et finesse, comme cette introduction (Tilleul) mêlant vibraphone, field recordings bucoliques, nappes électroniques, frétillements évoquant un fourmillement d’insectes et bribes vocales. On est dans une parfaite abstraction et la musique du duo joue sur un autre tableau, celui de l’évocation, de l’émotion, du ressenti. On peut passer par des séquences parfois difficiles à se demander si on n’est pas chez Mego sur Eden, mais très vite on change de tonalité et en une fraction de seconde on passe aux superbes mélodies de guitare vrillée sur le parfait Emulette.
Le duo nous offre un album vraiment surprenant de finesse, un dosage parfait entre recherche sonore, expérimentations contemporaine et chansons pop-folk plus traditionnelles. Pour la deuxième fois Christophe Bailleau sublime ses collaborations, il va falloir que l’on aille voir du coté de ses travaux solo.
le 19/04/2009