Michel Guillet

Without Shade

(Ing-on / Metamkine)

 date de sortie

00/06/2008

 genre

Electronique

 style

Contemporain / Expérimental / Musique Concrète

 appréciation

 tags

Contemporain / Expérimental / Ing-on / Michel Guillet / Musique Concrète

 liens

Michel Guillet

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Après The End Between sorti il y a maintenant un peu plus de deux ans, Michel Guillet revenait l’an dernier avec une deuxième production, toujours sur le label Ing-On. Without Shade est le titre d’une pièce de 20mn créée pour le festival Présences Électronique 2008, que l’on retrouve en première partie de l’album. Trois pièces supplémentaires, composées à la même époque viennent compléter l’album.

Ayant raté la prestation de Michel Guillet à Présences Électronique, on découvre Without Shade à l’écoute de cet album. Si l’on n’est pas énormément surpris par le son, une musique électroacoustique, plutôt abstraite, difficile d’accès, on a l’impression que le propos s’est justement radicalisé et électronisé. Alors que l’on s’amusait à rechercher les instruments qui avaient pu servir à construire son précédent album, on serait bien peiné d’en faire de même ici. Notes électroniques déformées, drones frétillants se transformant en texture abrasive, bruitiste même parfois et nombreux coups percussifs qui semblent être les seuls sons concrets. On pourra être gêné par un certain systématisme dans la composition, avec une succession de nappes, drones, et autres sonorités limpides qui petit à petit se voient dérangées, perturbées, saturées, l’ambiance bucolique devenant alors un monstre auquel Michel Guillet coupe la tête, cut up, pour repartir sur une autre nappe limpide. La confrontation bruitisme/pureté est intéressante, le premier sublimant le second, mais la répétition du procédé est un peu facile.
Si les trois morceaux suivants sont des pièces à part, elles s’intègrent parfaitement à l’album, et répondent par endroit à Without Shade, comme si des passages de la première pièce se voyaient développés par la suite. On a aussi l’impression que l’artiste prend plus de temps pour développer son travail, concentrant une idée sur une pièce musicale, peut-être aussi un peu plus facile d’accès. On part de fins tintements pour développer de complexes percussions abstraites, coups métalliques réverbérés, fracas et bris sur Events, puis ce sont des percussions acoustiques, des bouts de bois auxquels répond une électronique de plus en plus traitée, finissant en claquements aquatiques et piaillements détournés sur Touch, et l’album se termine avec les superbes nappes mélodiques cristallines de Just Passage bientôt rattrapées par une texture grésillante et mécanique, notes métallisées, crissantes, une densité sonore s’orientant vers un bruitisme aquatique.

Une œuvre contemporaine, expérimentale, mystérieuse, jouant sur les contrastes et la perception, mais qui fait preuve d’une évolution vers la complexité, la rendant plus difficile d’accès que The End Between.

Fabrice ALLARD
le 19/04/2009

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