Pur

 auteur

Lars Norén

 metteur en scène

Lars Norén

 date

du 15/04/2009 au 17/05/2009

 salle

Théâtre du Vieux-Colombier,
Paris

 appréciation
 tags

Lars Norén / Théâtre du Vieux-Colombier

 liens

Théâtre du Vieux-Colombier

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Dernière pièce en date de Lars Norén, Pur (écrite en 2008) se trouve immédiatement traduite en français, montée l’année suivante en France et présentée à la Comédie-Française en son Théâtre du Vieux-Colombier. Attestant de la place prise par l’auteur suédois dans le paysage dramaturgique contemporain, cette création est, qui plus est, mise en scène par l’auteur lui-même.

Sur un plateau quasiment nu, figurant un appartement vide de meubles ou presque, deux couples, l’un jeune, l’autre d’âge mûr, évoluent : présence simultanée mais dialogues alternés. Alors que le premier acte se concentre sur ces quatre personnages, le bilan de leur vie liée à cet appartement où les deux premiers emménagent tandis que les deux autres le quittent, le deuxième acte, se déroulant quelques années après, quitte peu à peu cette ligne introspective pour s’approcher du drame familial. Crise du couple, intensité des échanges, hiératisme du jeu, symbolisme, huis clos existentialiste : les principaux éléments d’un théâtre que l’on qualifiera, faute de mieux, de « scandinave » sont tous présents, au risque de perdre quelques spectateurs en cours de route.

Assurément, il s’agit là d’un théâtre exigeant, travaillant sur ses non-dits, ses silences et son minimalisme, jouant sur la répétition de quelques bribes de phrases, loin des éclats et de la violence d’autres pièces de Norén (comme La Veillée, précédemment évoquée dans ces pages). À l’unisson de son texte, la mise en scène du Suédois se concentre sur la parole (ou sur l’absence de parole), entourant ses personnages de murs blancs, les habillant de costumes intemporels et repoussant toute intrusion du monde extérieur. Au-delà du dédoublement induit par la présence concomitante des deux couples sur le plateau, deux séries d’images vidéo sont projetées en même temps sur le mur du fond, rejouant les scènes en train de se dérouler avec quelques secondes d’avance et quelques secondes de retard. Caractère itératif et inexorable de ces frictions, perpétuation des tensions et profondeur de champ de cette mise en abyme peuvent ainsi remonter à la surface et accompagner judicieusement le spectacle.

François Bousquet
le 21/04/2009

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