Concomitance symptomatique, deux festivals ont eu récemment lieu, à deux semaines d’écart, à New-York : l’un dédié aux écrivains français et l’autre aux cinéastes français. Tenues en partenariat avec des institutions chargées de l’export de la culture française, ces manifestations se sont déroulées alors que résonnent encore les échos du dossier de Time Magazine (dont on ne saura jamais vraiment s’il était bidonné ou non) intitulé « The Death of french culture ». Tandis que ces créateurs tentent de développer leur visibilité à l’étranger, d’autres artistes, dans d’autres disciplines, connaissent paradoxalement une plus grande reconnaissance hors de nos frontières.

Ainsi en est-il de plusieurs musiciens opérant dans ce qu’on pourrait qualifier d’électronique exigeante : tournées régulières au Japon, invitations dans les plus pointus des festivals ou signature sur des labels aussi reconnus que Type, Leaf ou Raster Noton témoignent de ce succès. Si les pouvoirs publics ont commencé à réagir dans le domaine de l’art contemporain (instauration de « La Force de l’Art », triennale destinée à présenter à Paris les créateurs français, ouverture programmée de Pompidou-Alma et de ses espaces consacrés aux plasticiens nationaux), on ne voit rien venir de tel dans d’autres champs artistiques qui ont tout autant besoin de ce soutien.

Pour autant, sans faire preuve d’un nationalisme effréné, ni d’une volonté d’imposer au reste de la planète nos goûts et créateurs, il ne faut pas non plus avoir honte de défendre les artistes français et leur spécificité. C’est aussi une des ambitions de ces pages.

François Bousquet
le 29/04/2009