NHK / NHK bs / Strom Varx / Erruer / Street Error

On ne connaissait pas Musikmekanikcircus avant cette soirée avec NHK en tête d’affiche, mais il semblerait que cette structure existe déjà depuis deux ans, organisant des soirées et concerts tournant autour du breakcore. C’était aussi pour nous l’occasion de découvrir le Rigoletto, nouveau lieu à la mode qui a l’originalité d’être un simple bar-pizzeria qui ouvre son sous-sol pour des concerts. Une soirée breakcore dans la cave d’une pizzeria pendant que les clients mangent une calzone ou une 4 fromages, voilà un programme plutôt excitant en cette soirée pluvieuse !

Le temps de prendre un verre au bar et faire la connaissance d’un autre utilisateur de Last.FM, et on descend à la cave en attendant le premier live. C’est un peu après 20h que Street Error débutent leur set. Ils ne nous sont pas tout à fait inconnus puisque cette formation éphémère est la réunion de XTroniK et DRPXH (DrumPixel), deux jeunes hommes responsables du label Pos_K dont nous avions déjà parlé il y a deux ans, et qui sont extrêmement actifs en live depuis quelques temps. Placés en fond de scène avec clavier et sampler, ils jouent un breakbeat saturé parsemé d’injonctions bruitistes, de basses tournoyantes, et parfois quelques mélodies tarabiscotées. On est du coup assez surpris par ce que l’on entend, de mémoire assez éloigné de ce que l’on avait écouté de leurs productions solos. Les deux hommes se font visiblement bien plaisir, mais c’est aussi assez approximatif. D’abord plaisant mais manquant un peu de renouvellement, on se lassera finalement assez vite de cette prestation, d’ailleurs bien trop longue.

Pas vraiment de répit avant le set de Erruer, le projet d’un seul jeune homme cette fois qui, d’après les renseignements pris, orthographie son nom de différentes façons. Sur le flyer on avait noté qu’il s’agissait de Erreur et sur le déroulé de la soirée c’était Erruer... Dès les premières notes ont se rend compte que ce projet est d’une autre envergure. Véritable travail de composition tant rythmique que mélodique, pour une musique que l’on rapprochera d’une techno minimale, avec parfois une mélodie soignée aux sonorités franche. Après la densité et la saturation de Street Error, Erruer se démarque par l’épure.
Histoire de finir de convaincre, le jeune homme était accompagné d’une autre personne manipulant deux projecteurs diapo. Mixage visuel avec une sorte de ventilateur devant la lampe, donnant parfois une impression de mouvement à ces images et combinaisons d’images pourtant fixes. Bref Erruer nous proposait là un projet artistique global et fort convainquant.

C’était ensuite au tour de Strom Varx, déjà croisé assez régulièrement aux côtés de Merzbow, Discipline ou Otomo Yoshihide. Il commencera à jouer alors que l’on attendait notre tour pour passer aux toilettes. Quand on en sortait le concert était terminé... C’est toutes lumières allumées que le concert débute, et tous décibels libérés, avec une énorme texture bruitiste, décidant les organisateurs à fermer la porte de la salle. De retour dans l’antre noisy, le son s’arrête et Strom Varx remballe son PC, apparemment pour problème technique.

Petite pause donc en attendant NHk et NHK bs que l’on ne différenciait pas vraiment avant cette soirée. C’est en fait Kouhei Matsunaga, soit NHK bs qui débute seul au laptop pour une introduction de courte durée que l’on ne qualifiera pas de set à part entière. Deux ou trois morceaux avec un son inattendu, parfois très abstrait et minimal, puis un passage franchement hip-hop avec MC et un son lourd et saturé.
Puis Kouhei est rejoint par Toshio Munehiro aux machines et c’est alors le set de NHK qui débute réellement. Immédiatement la différence est perceptible avec un son nettement plus franc, direct et aéré. Puisqu’il était précisé que NHK est sur Raster Noton, et ce depuis la récente sortie du premier 12" de la série Unun, on sera tenté de comparer ce set aux productions du label. A vrai dire, le principal lien réside dans cette efficacité faite d’une économie de moyens. Un style minimaliste donc, mais au profit d’une musique d’abord franchement techno, venant petit à petit se salir par des sonorités plus granuleuses, quelques saturations et des rythmiques de plus en plus complexes au fil du concert.

Au final une soirée fort sympathique dans un lieu étonnant et plutôt agréable.

Fabrice ALLARD
le 02/05/2009