Cathode

Il aura fallu attendre cinq ans et la renaissance, à l’automne dernier, d’Expanding Records, pour connaître une suite au premier album de Cathode. L’agréable Special Measures trouve donc un successeur avec ce Sparkle Plenty qui permet à l’Anglais, tout en assurant ses fondamentaux electronica, de développer un autre pan de sa musique grâce à l’apport d’instruments réels.

Pourtant, le début du disque ne semble pas indiquer une telle inflexion avec son ouverture électronique aux consonances légèrement psyché (Stabiliser City) ou les petits larsens et glitchs placés en support de la voix de Lynne Patience (Another Wish). Assez rapidement néanmoins, des percussions et une guitare acoustique (Dream Feeder), des notes tintinabulantes et une guitare électrique (Structure Hunger) ou à nouveau la guitare acoustique (Nightly Builds) sont introduites sans pour autant que l’ensemble ne tire vers une electronica-folk ou une electronica-shoegazing déjà bien rebattues.

Bien que le propos général conserve une tonalité plutôt digitale, donc, cet élargissement de la palette sonore de Steve Jefferis s’avère fort bienvenue. Plus encore, l’intervention, sur Without Memory Or Desire des cordes, flûtes et piano de The Matinee Orchestra (cet artiste qui avait sorti un album il y a trois ans sur Arable) emmène la musique de Cathode vers des rivages plus élégiaques, excluant toute rythmique au profit de la mise en place d’harmonies légèrement mélancoliques. Témoignant du caractère plus ambitieux de ce nouvel album, ce morceau prend ainsi place au cœur d’un disque alternant avec réussite titres d’électronique « pure » et pièces hybrides.

François Bousquet
le 11/05/2009