L’Altra - Pulseprogramming

Soirée sous le signe du label américain Aesthetics en ce lundi soir rue Oberkampf avec au programme, devant une salle remplie à une petite moitié, l’electronica de Pulseprogramming et la post-pop soignée de L’Altra.

Marc Hellner prit donc tout d’abord place sur la scène du Nouveau Casino. Installé derrière son laptop et envoyant des samples via un séquenceur, celui qui a déjà signé deux albums sous le nom de Pulseprogramming fit une prestation plus que convainquante pas très éloignée de Styrofoam (pour les sonorités utilisées et la manière d’utiliser les voix) ou Ulrich Schnauss (pour certaines rythmiques, les accords de piano mélancoliques et l’atmosphère générale). Soutenu par de belles projections et accompagné par Eben English, batteur de L’Altra, Marc Hellner alterna ballades electronica finement ciselées et vignettes oniriques particulièrement agréables. On sera moins enthousiaste, par ailleurs, sur les morceaux où Lindsay Anderson, la chanteuse de L’Altra, vint poser sa voix, préférant, une fois n’est pas coutume, quand le chant était assurée par une autre voix féminine préalablement samplée ou par Marc lui-même.

L’Altra enchaîna quasiment dans la foulée en ouvrant leur set par Ouletta, pièce embrumée qu’on trouve sur le tour 7" sorti exprès pour cette tournée européenne. Par la suite, le quintet (où on retrouve Marc Hellner en qualité de second guitariste) fit se succéder titres du premier (Music of a sinking occasion) et second (In the Afternoon) albums. Pourtant, on a beau aimer profondément ces disques, l’ensemble ne prit pas ; les morceaux se suivirent, correctement interprétés, mais on ne retrouva ni la magie, ni la grâce dont on se délectait sur les albums du groupe. Cela dit, peu à peu, les choses vont aller en s’améliorant, les titres ne semblant plus être tous les mêmes et le quintet prenant en densité : la voix de Lindsay se fit plus présente, le clavier plus aérien et la guitare de Joseph Costa plus cristalline. Le dernier tiers du concert, au sein duquel on trouva les impeccables Soft Connection et Little Chair, fut le plus intéressant et nous permit de quitter la salle sur une bonne impression malgré une légère déception globale.

François Bousquet
le 30/10/2002