(Annexia Rec)
00/12/2007
Electronique

On trouvera le cas Somaticae vraiment étrange... Peut-être est-ce que l’on confond avec un autre artiste, mais il nous semble avoir vu le nom de cet artiste, sur de multiples flyers de soirées plutôt indus et de fait, on l’imaginait signé chez Ant-Zen ou équivalant. En voyant la sortie de cet album chez Annexia, on était juste un peu étonné de trouver un album électro-indus sur le label toulousain, mais après tout, pourquoi pas !
C’est dans cet état d’esprit que l’on se trouve alors que l’on met l’album sur notre platine, et effectivement tout concorde, de la bonne électro-indus vrillée et torturée de breakbeats, bref une vraie et bonne surprise de constater l’éclectisme du catalogue d’Annexia. Tout concorde, sauf un point. Somaticae ne vient pas d’Angleterre, d’Allemagne ou d’un pays nordique, il est bien de chez nous et vit dans la Drôme, à Valence et Coninae est apparemment son tout premier album mais il n’a déjà rien à envier aux plus grands qui sévissent dans le genre.
L’album s’ouvre dans un fracas industriel (The Factory) avec nappes et chœurs mystiques, ce qui pourra effectivement paraître comme un peu cliché d’une scène électro-goth-indus, mais qui fait ici figure de belle introduction à l’album. On entre véritablement dans l’univers de Somaticae avec le morceau titre et les premières véritables rythmiques electronica-indus, tendance breakbeats avec basses rebondies, chuintements bruitistes et roulements de percussions tandis que parfois une plage ambient confirme l’atmosphère inquiétante. En ce qui concerne les connexions et affiliations, les déroulements rythmiques épileptiques pourront faire penser à Venetian Snares, tandis que lorsque les sonorités se font un peu plus claires et que les nappes disparaissent, c’est aux travaux les plus arides d’Autechre que l’on pense (final de (Q)Aenel). Nostalgie peut-être, on aura une petite préférence pour Unskillae avec ses laptops grinçants et ses mélodies délicieusement glissantes, très proche d’Aphex Twin, rappelant aussi de vieux films de SF en évoquant le son d’un Theremin.
Le jeune Valentinois brode ensuite avec tous ces éléments avec toujours la mise en avant d’un sentiment de chaos quitte à rendre ses rythmiques un peu hésitantes et de vitesse via des tempos ahurissants. On notera parfois des tentatives ludiques (Aseptic Spoiler), des belles intros/outros ambient cinématographiques (Parq) et plus original, des samples de musique classique sur Arqc.
Comme assez souvent avec ce type de production au son particulièrement dense, il y a risque de saturation sur la longueur et Coninae aurait certainement gagné à être allégé de 2-3 titres afin de gagner en efficacité. Mis à part ça, pour un premier essai il n’y a pas grand chose à redire. Le jeune homme a déjà une parfaite maîtrise de son sujet et fait certainement parti des artistes qu’il va falloir suivre.
le 27/05/2009