City Center

Après deux sorties ambient (Svarte Greiner et Mokira), Type reprend ses habitudes free-folk pour publier le premier véritable album (faisant suite à des 7", des cassettes et CD-R) de City Center, projet de Fred Thomas, par ailleurs membre pivot de nombreux groupes fleurons de la scène indie états-unienne (His Name Is Alive, Saturday Looks Good To Me).

À partir d’une base guitare acoustique-chant, le musicien développe des arrangements plus expérimentaux (filtres, traitement de sa voix, boucles empilées, saturations) ou intègre d’autres instruments (percussions, basse bien arrondie, claviers, cordes) pour un résultat à la fois entraînant et légèrement torturé. Flirtant par endroits avec cette dimension foutraquo-débridée que la scène new-yorkaise du genre a poussé à son paroxysme (Bleed Blood, Young Diamond), City Center ne s’y attarde heureusement pas.

À cet égard, l’agencement de l’album, fait d’alternance de courts titres (de trois minutes trente environ) et de morceaux plus longs (jusqu’à près de neuf minutes) permet à Fred Thomas de ne pas se complaire dans cette succession de vignettes exaltées qui auraient bien vite lassées l’auditeur. Au contraire, donc, quand intervient un Summer School plutôt direct dans son appréhension ou la ballade Unfinished Hex, on s’en réjouit en ce qu’ils rompent avec les titres qui les entourent. Sincère et plutôt touchant, ce premier long-format de City Center trouve ainsi parfaitement sa place sur Type.

François Bousquet
le 29/05/2009