11/06/2009
Fondation Cartier,
Paris
Après leur passage plus que convainquant l’an dernier à Mains d’Œuvres, faire le déplacement à la Fondation Cartier pour revoir White/Lichens était comme une évidence. White/Lichens est la réunion de deux projets. White/Light d’un part, duo composé de Jeremy Lemos aux synthétiseurs et machines, et Matt Clark à la guitare, absent l’an dernier à Mains d’Œuvres. Lichens est le nom du projet solo de Rob Lowe. Tout ce petit monde est originaire de Chicago, joue et collabore avec plusieurs groupes (dont TV On the Radio pour Rob Lowe !), Jeremy Lemos ayant fondé son propre studio d’enregistrement.
Après la scène pour Alva Noto / Anne-James Chaton / Andy Moor et le dépouillement total pour Tim Hecker, nous fûmes surpris de découvrir la mise en scène de cette soirée avec l’espace prévu pour les artistes recouvert de larges tapis aux couleurs chatoyantes, et des petits coussins disposés pour les spectateurs, en configuration assise donc pour ce qui devait être la plus intimiste des trois soirées Nomades de la saison auxquelles nous participions.
Lichens débute seul, placé en milieu de "scène", derrière une petite table recouverte de machines. Il commencera par un minimalisme extrême, petites nappes d’orgue hésitantes, timides, semblant improviser, laissant mourir une sonorité pour partir sur une autre, tentant des combinaisons, pour finalement construire une lente mélodie, douce et contemplative mais au minimalisme qui pourra paraître aride.
Après un petit quart d’heure, Jeremy Lemos et Matt Clark prennent place et Rob Lowe s’éclipse pour une deuxième partie assurée donc par White/Light. Le son est naturellement plus riche, mais aussi plus classique, tout en restant dans une même veine. Guitare mise en boucle, nappes, et jeu de feedback avec les amplis, pour un résultat plus nerveux, des sonorités un peu plus agressives, mais des drones toujours présents au second plan conférant cette même dimension contemplative.
Ils joueront eux aussi un petit quart d’heure avant le retour de Rob Lowe, les trois artistes réunis sous le nom de White/Lichens nous offrant alors ensemble un set de 35mn. Si les changement de projets étaient visibles de part les arrivées et départs des uns et des autres, leurs sets ne s’enchaînaient pas, marquant du coup à chaque fois une réelle rupture. Comme l’an dernier, cette troisième partie débute avec Lichens imitant des oiseaux et se mettant en boucle, ajoutant ensuite des couches de fragiles nappes vocales auxquelles se joint la guitare de Matt Clark puis les drones synthétiques. Mis à part la voix envoûtante de Lichens, on retrouvait ici les éléments mis en place dans les deux premières parties, développés sur la longueur, entre douceur de la voix et rugosité de la guitare saturée, le tout régulièrement ponctué de basses puissantes. On regrettera toutefois de ne pas assez entendre Jeremy Lemos, mais cela provenait peut-être de notre emplacement, et quelques longueurs quand le guitariste semblait nous faire son solo, mais mis à part ces petits détails ce fut un moment intense !
le 14/06/2009