Gultskra Artikler / Lanterns

Le Russe Alexey Devyanin est toujours très actif, mêlant de front son projet electronica STUD (nouvel album Green paru en 2008) et Gultskra Artikler, plus porté sur les sonorités acoustiques, quelque part entre ambient et néo-folk. Ce split est l’occasion de découvrir la formation protéiforme Lanterns, actuellement sous forme de duo basé entre Leeds et Glasgow.

Cette production disponible uniquement en vinyle, est une sorte de mini split album, durant une petite demi-heure, avec une face par artiste, tant au niveau musical que graphique puisque chaque face de la jaquette est une couverture propre à chaque formation.
On commencera par Gultskra Artikler qui se trouve sur la face A. Encore trop méconnu par chez nous, et pourtant incroyablement doué, le jeune Alexey Devyanin produit une musique singulière, douce, faite de collages de sonorités électroniques, acoustiques, field recordings, mélodies féériques. En trois titres il donne l’impression de nous faire voyager à la fois dans l’espace et le temps. Nappes fantomatiques mélodiques et tintements de cloches lointaines, un son diffus qui semble avoir traversé les générations sur fond de craquements de vinyle sur Pervie Gusli, consonance world avec un empilement de chants du moyen-orient sur les nappes ambient d’un Figase qui pourra rappeler Biosphere, et pour finir les mélodies qui sonnent comme un souvenir lointain, mêlant électronique et guitare acoustiques sur Berezka Take 2. Trois titres d’apparence très différents mais qui évoquent les mêmes choses, dégagent les mêmes sentiments, rendant le tout finalement très cohérent.

Face B avec Lanterns donc, une formation axée sur Luke Vollar et Andreas Jonsson, deux adeptes de l’improvisation qui se lancent dans de longs jams avec des amis pas forcément musiciens. Pour eux ce qui compte c’est la rencontre, l’instantanéité de ces enregistrements qui sont au final très peu travaillés avant de passer sur disque ou cassette puisqu’une partie de leur production se trouve sur ce support.
Ils nous proposent ici deux pièces afin de les découvrir, et on trouve ici aussi deux morceaux assez différents. Le premier est une sorte de long trip planant à base d’orgue et autres claviers un peu bruts pour un résultat lancinant, hypnotisant (Snake Ice). Avec Dir Tup on passe aux sonorités acoustiques, world, flottement de flûte, cordes pincées orientales, chants d’oiseaux, guitare répétitive, pour une impro mélodique psyché-folk colorée qui nous fera faire un rapprochement avec des formations telles que Pelt ou les finlandais de Kemialliset Ystävät.

Un superbe split et l’occasion de faire deux belles découvertes !

Fabrice ALLARD
le 05/07/2009