17/10/2002
Instants Chavirés,
Montreuil
Festival Wire 20 / Instants Chavirés / John Wall / Philip Jeck
Ce soir, notre unique concert aux Instants Chavirés dans le cadre du festival Wire 20, faisant le déplacement pour voir Philip Jeck. Ce sera l’occasion de découvrir John Wall et Mark Sanders qui assuraient la première partie. Les Instants chavirés ont opté pour la configuration assise, comme c’est généralement le cas quand il s’agit d’un concert de musique électronique improvisée.
Vers 21h30 Mark Sanders arrive sur scène et prend place derrière sa batterie au centre de la scène. John Wall n’est en charge que d’une diffusion sur laquelle improvise le percussionniste.
Divers bruitages se font entendre : sifflements aiguës, chuintements, tintements. Les sonorités utilisées donnent une ambiance industrielle, on se croirait dans une usine désaffectée dans laquelle le musicien utilise n’importe quel objet afin d’en tirer ces sons, organisés de façon à créer un mouvement perpétuel.
Pendant ce temps Mark Sanders fait comme nous : il écoute, la tête baissée, comme en plein recueillement. Quand vient le bon moment, il saisit ses baguettes, ses balais et commence à jouer, à insérer ses propres sons entre les bruitages de John Wall. Un jeu de batterie varié, combinant tous les élément mis à sa disposition, allant même jusqu’à frotter la peau d’un tambourin contre des cymbales.
La part de travail de chaque musicien est égale. La diffusion se calme parfois pour laisser le batteur seul, et celui-ci s’arrête parfois de jouer pour laisser défiler l’enregistrement de John Wall, mais l’ensemble reste toujours cohérent et forme un tout à la fois fin et posé. Un superbe concert qui se clôture par le salut des deux musiciens, nous révélant alors John Wall qui était caché jusque là.
Une excellente première partie, mais c’est Philip Jeck qui nous a fait nous déplacer jusqu’aux Instants chavirés, connu notamment pour ses sorties sur le label Touch. Il s’installe seul derrière une table recouverte de divers appareils, effets, lui permettant de transformer sa matière sonore de base, des disques vinyles.
Les craquements sont sur un pied d’égalité avec les mélodies, les rythmiques noyées dans une reverb pour commencer, divers morceaux très mélodiques même si celles-ci deviennent ici hésitantes, répétitives mais parfois bien audible sur ce qui devait être une musique de film d’Ennio Morricone. Un concert qui pris la forme d’un DJ-set original, mêlant des sources sonores d’origines variées, mais ces collages-fusions fonctionnaient plus ou moins, et on peut aussi regretter le manque de cohérence dans les enchaînements ou le manque d’une progression, d’une évolution tout au long d’un concert toutefois très agréable.
le 02/11/2002