(Nexsound / Import)
00/11/2008
Electronique

Bluermutt / Electronica / Expérimental / Nexsound / Pop
Le label ukrainien poursuit sa série pickup dédiée à des productions un peu plus faciles d’accès que ce que l’on trouve en général sur Nexsound. On avait déjà parlé de la collaboration entre Saralunden et Andrey Kiritchenko puis Nole Plastique, deux sorties qui nous ont permis de nous rendre compte que par facilité d’accès, Nexsound entendait une approche plus pop, mais sans faire de compromis sur la qualité de la composition ou du travail sonore.
Accessible de qualité, tel est donc le crédo de cette série pickup dont Bluermutt est le quatrième élément. A 25 ans il s’agit là de son premier véritable album, mais il multiplie les productions depuis 2-3 ans avec des sorties MP3 chez Insubordinations et Nexsound, un projet en duo sous le nom de Mickey Eats Plastic, et déjà des remixes pour Leafcutter John et Giardini di Mirò.
On est d’abord un peu surpris par la tonalité de cet album, du moins sur les premiers titres. Bluermutt travaille énormément par collages sonores ce qui explique peut-être cette impression de kaléidoscope où se croisent influences hip-hop assez marquées (Welcome to a Bluer Blue Sky, Old School Lesbians vs The 21st Century), mélodies naïves ou ludiques contribuant à alléger le ton (Fashion Arythmetics), ou encore enchaînement de guitares rock old school et d’une electronica cliquetante et langoureuse sur One Body - No Head, accompagné d’un chant grave haché, faisant passer Bluermutt pour un crooner post-hip-hop ou un bricoleur hip-folk (Self Approach).
Le ton change un peu sur la deuxième moitié de l’album qui contient de véritables perles. On s’oriente aussi vers un son plus électronique même si des guitares apportent leur contribution mélodique sur Fuckin’ Jimmy From Here et le lancinant Jimmy Coda. Ce dernier titre montre d’ailleurs l’importance du sampling dans le travail de Bluermutt, encore plus présent sur Metallic Concepts for D and M ou le magnifique The Diapason’s Uncertainties, ce qui sera considéré comme un compliment chez un artiste qui rêve de se faire remixer par Matmos !.
On terminera avec son travail le plus pop et deux pièces absolument parfaites. Before Going to Bed d’abord aux sublimes glissements mélodiques, rythmique de batterie, sèche, en frappant sur le bord des fûts, accompagnement de métallophone et la voix envoûtante et haut perchée de Fred Viola. Daily Explosions ensuite, d’une douceur infinie, amples nappes d’orgues et micro-glitchs avec cette fois Linn Rasimelli à la voix. On l’écoute en boucle !
Il a beau sortir dans cette fameuse série pickup, ce Decivilize After Consumption cache bien son jeu, se révélant d’abord pas si facile d’accès et dévoilant ensuite toute sa beauté. Artiste à suivre de près, son approche pop d’une musique tarabiscotée pourrait rapidement lui ouvrir de nombreuses portes !...
le 14/07/2009